Dans le litige qui a opposé Madame Kadiatou Biro Diallo, l’une des filles de l’honorable et très respecté Elhadj Boubacar Biro Diallo à un certain Ousmane Gnelloye Diallo, le Tribunal de Dixinn a condamné ce dernier à une peine de cinq ans de prison ferme assortie de plusieurs interdictions.
Si cet insulteur public a perdu le procès, il faut reconnaître que l’autre perdante dans cette affaire, est la justice elle-même par la faute de certains de ses magistrats dont le procureur Sidy Souleymane Ndiaye.
En effet, Ousmane Gnelloye Diallo a nargué la justice du début à la fin du procès en refusant de comparaître devant le juge, alors qu’il avait été régulièrement cité. Le Tribunal a décerné contre lui un mandat d’arrêt comme le veut la loi en pareilles circonstances. Mais la Brigade de Recherche de la Gendarmerie de Kipé à laquelle l’exécution de ce mandat avait été confiée a déclaré n’avoir pas pu le retrouver.
Pendant ce temps, Ousmane Gnelloye Diallo continue à circuler librement à Conakry au nez et à la barbe des gendarmes et policiers. Le jour de sa condamnation, il avait même fait arrêter à Kaloum des citoyens qu’il accusait de l’avoir filmé. Mais l’attitude des gendarmes n’est pas étonnante puisque le commandant supérieur de la Gendarmerie nationale, le Général Ibrahima Baldé, est l’un des protecteurs de ce jeune homme.
Quant à Sidy Souleymane Ndiaye, il a toujours entravé l’exécution des mandats lorsqu’elle concerne des personnes “protégées”. Il en a été ainsi concernant le dossier contre le commissaire Aboubacar Fabou Camara. Il est au service du gouvernement comme l’a indiqué un ministre.
Pour revenir à la justice, elle avale beaucoup de couleuvres depuis un certain mais ne réagit pas. L’association des magistrats de Guinée semble être totalement tétanisée par la peur. Même lorsqu’elle est attaquée par un ministre ou de simples citoyens réputés proches du pouvoir, elle encaisse et s’enferme dans le silence. Ousmane Gnelloye Diallo s’en est pris violemment au juge qui était saisi de son dossier.
Mais les magistrats n’ont réagi ni collectivement ni individuellement. C’est à croire qu’au sein de la magistrature guinéenne le courage n’est pas la qualité première et que la solidarité n’existe pas. Ousmane Gnelloye Diallo déclare qu’il va faire appel de sa condamnation.
En prenant une telle résolution, il a sans doute obtenu l’assurance que l’affaire sera rejugée en sa faveur au niveau de la Cour d’appel, surtout quand elle tombe entre les mains d’un certain Seydou Keita, premier président de la Cour d’appel. Ce dernier n’avait pas hésité à libérer un haut gradé de l’armée qui avait passé à tabac un magistrat dans son propre bureau. Il n’hésitera donc pas à juger le dossier Ousmane Gnelloye Diallo en appel et à exécuter les instructions qu’il recevra dans le règlement de cette affaire. Tel est le visage de la justice guinéenne depuis l’arrivée de Alpha Condé au pouvoir.
Sekou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC