Sommes-nous dans le printemps des colonels en Afrique ? Le « Bébé Maréchal du Tchad » lui, vient de s’en exclure en condamnant l’avènement du nouvel homme fort du Burkina Faso !
L’Afrique face à des modèles sociaux importés et inappropriés, par la « déconstruction » sous le prisme d’une « Refondation de l’Etat » en cours par des coups d’État plus ou moins perçus comme de véritables Rectifications Institutionnelles, est entrain de refaire l’histoire.
Oui ! Plusieurs se demandent, si l’Afrique est-elle entrée dans un cycle d’instabilité comme l’a connu la France pendant un siècle (XIXème siècle) ?
Ce qui est évident, “l’on a le droit de se révolter même au cours de la révolution » car le changement et le mouvement qui sont des concepts dialectiques inhérents au progrès sont les seules conditions qui déterminent la lutte des classes (moteur de l’histoire selon Karl Marx) pour des lendemains meilleurs. En Afrique sans complexe, aucun choix n’est offert que seules ces regrettables alternatives pour ces peuples, longtemps abusés et malmenés par une élite politique sangsue et universitaire inconsciente. Un adage malinké nous dit: » si vous voyez l’agouti fuir la brousse pour se jeter dans le feu, la vérité est que ce qui le poursuit est plus dangereux et néfaste que le feu! ». Un ou des régimes qui ne font plus rêver ou espérer, conduit inexorablement au suicide fut-il collectif (si c’en est un) comme certains ne cessent de le faire croire. Pourtant, l’histoire sous d’autres cieux nous prouve que la DÉMOCRATIE est loin d’être la panacée !
Ainsi, après soixante (60) ans de colonisation et la même durée en tant que nations souveraines (prises entre griffes) ne serait-ce que politiquement, plusieurs challenges demeurent piteusement. Les maux qui sont dénominateur commun, restent indéniablement : l’inadéquation de la formation initiale avec l’emploi, le sous-emploi chronique et endémique, manque criard de réponses à une myriade de besoins sociaux fondamentaux que sont: les systèmes défaillants tant dans le secteur de santé et que celui de l’éducation (insuffisance d’insuffisance d’infrastructures, de personnel dans certaines zones Rurales, du rabais du niveau général des formateurs…) Partout l’autosuffisance alimentaire, moins perçue à présent qu’un mirage ou un objectif, qui s’éloigne de plus en plus et toujours difficile à atteindre, malgré des énormes avantages comparatifs comme la disponibilité des meilleurs sols d’une fertilité insolente, de l’étendue de terres arables dans plusieurs pays mais encore incapables et impuissants à transformer ces potentialités en de vraies richesses. Le Nigeria vient de retrousser les manches en interdisant par exemple, l’importation du riz asiatique massivement introduit par ses frontières avec le Bénin pour booster de plus en plus sa production locale dudit céréale.
L’Afrique sans complexe, doit se frayer son propre chemin, car in fine, ce qui est recherché : c’est la bonne gouvernance qu’on ne parvient pas du tout à réaliser avec ce vent de démocratie, venu par la chute du mur de Berlin dans les années « 90 ». Malgré quelques petits acquis çà et là, L’Afrique du « colonisé mental » voit impuissante sa substance (jeunesse et bras valides) se vider par cet autre fléau qu’est le chemin de l’exil ! Ainsi, par vagues successives, nos enfants préfèrent les fonds de la méditerranée que de rester des éternels chômeurs chez eux. Ce sont encore les mêmes bras valides comme ce fut avec la traite négrière. Cette fois les négriers des temps modernes et les vrais trafiquants est constitué inconsciemment d’un aréopage ou faisceaux de faits et d’acteurs : les trafiquants de personnes (passeurs), les gouvernants irresponsables et corrompus enfin le neocoloniste par sa presse qui ne cesse de vendre l’image d’un monde idyllique du monde occidental. Le tout consolidé par ce vieux complexe transcendantal plus ou moins controversé qui continue de faire croire que les meilleures ressources humaines sont celles provenant des centres du savoir outre-mer.
Après avoir lamentablement raté l’historique opportunité des phénomènes de « délocalisation » de la globalisation ou mondialisation, il ne nous reste qu’à mettre l’accent sur la gestion équitable de nos ressources internes. Cette dure réalité que nous nous imposons par ces Rectifications Institutionnelles en cours dans nos pays sous gouvernance ou le charme de la soldatesque.
L’Afrique est encore comme aux premières heures de la décolonisation, c’est à dire, à la croisée des chemins.
Face à ces sanctions iniques, je pense qu’il n’ya pas pire injustice due au nouveau diktat du multilatéralisme où trônent ces anciennes puissances qui contrôlent par le truchement de la géopolitique, ces Organisations Internationales, Régionale ou sous régionale qu’elles ont placé totalement sous leurs bottes et qui s’accommodent de putschistes ou personnes peu honorables démocratiquement comme :
– Le Général Abdel Fatah Al Sisi de l’Égypte, avec le triste bilan de plus de cinq cents (500) morts, abattus dans le dos en pleine journée devant une mosquée et la déchéance du président démocratiquement élu Morsi tué en prison ;
– Yuweri Musseveni de l’Ouganda et Kagamé de Rwanda qui refusent allègrement, toute expression du suffrage universel dans leur pays ;
– Et surtout vient le cas symptomatique et effrayant de ce Bazoum du Niger (auquel tout a été imposé par le maître, jusqu’à la tenue vestimentaire) marionnette parfaite de Issoufou qui continue par procuration, de continuer tranquillement un troisième (3ème) mandat qui ne dit pas son nom et sous sa forme la plus éhontée et abjecte.
Pour ne citer que ces cas dans un océan de négativité malgré quelques îlots de démocraties construites par certains grands hommes de l’histoire que sont : le très vénéré et regretté Nelson Mandela de L’Afrique du Sud, le Capitaine d’aviation Jerry John Rawlings du Ghana, le Général Mathieu Kerekou du Bénin…et que sais-je ?
Dieu sauve L’Afrique !
Souleymane Doumbouya