La Guinée, scandale géologique et réservoir mondial de bauxite, est, en dépit de ses immenses potentialité du sol et du sous-sol, à la queue du peloton des pays.
En effet, contrairement à Héraclite d’Éphèse qui pensait: «qu’on ne se baigne jamais deux fois dans un même fleuve», la Guinée s’est toujours baignée dans le même fleuve, et pour preuve, la valeur de l’IDH de la Guinée pour 2019 s’établit à 0,477, ce qui la place dans la catégorie «développement humain faible» et au 178ème rang parmi 189 pays et territoires, et en 2018 aussi, elle s’est classée au 175ème rang sur 189. Le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest mérite-t-il de tels classements?
La réponse est doublement Non. Cette triste situation doit interpeller chaque guinéen pour un sursaut national.
Les décideurs du pays ainsi que les acteurs sociaux à tous les niveaux, doivent se pencher sur cette délicate et paradoxale situation que vit le vaillant peuple de Guinée depuis belle lurette afin de peaufiner des stratégies pouvant permettre à notre pays de voir le bout du tunnel.
La transition en cours offre cette belle opportunité au vaillant peuple de Guinée. C’est pourquoi elle ne doit aucunement échouer.
En effet, des politiques de développement d’envergure doivent être formulées afin de faciliter le décollage socio-économique de la Guinée.
Très souvent, le bon sens est confronté à une kyrielle d’interrogations notamment : le pays a connu trois (3) Transitions. Cet état de fait s’expliquerait-il par l’absence du caractère élitiste de l’Administration publique? Ou par l’incohérence des stratégies dans la gouvernance, le déficit de vision de développement pour le pays? L’impunité érigée en mode de gouvernance expliquerait-elle la venue au pouvoir des militaires?
Ces différentes interrogations méritent des réflexions débarrassées de toutes considérations partisanes et mesquines.
En 1984, à la faveur d’un coup d’Etat militaire, notre pays s’est engagé dans une économie libérale improvisée avec les conséquences que nous connaissons tous: la gabegie financière, le bradage des biens publics pour ne citer que ceux-ci.
Cette triste réalité a duré jusqu’en 2008, année à laquelle notre patrimoine commun a enregistré son deuxième coup d’Etat de l’histoire, tout juste au lendemain de l’atroce disparition du Général Lansana Conté (Paix à son âme).
Cette nouvelle Transition parsemée de tâtonnements erratiques, de déficits, de manque de clairvoyance, a débouché, en 2010, sur l’élection du Professeur Alpha CONDÉ, candidat d’alors du RPG. Une élection ayant suscité de l’espoir et de l’espérance chez plus d’un guinéen. Malheureusement, les réalités des dix ans d’exercice du pouvoir de celui-ci sont tristement imbibées de tâtonnements, d’absence de rigueur dans la gestion de la chose publique, une politisation à outrance de l’Administration publique, des détournements de fonds publics. Par dessus tout, un timide effort dans la réalisation des travaux publics et de la réforme de l’Administration publique. Bref, le système était caractérisé par un laxisme à couper le souffle.
Le 5 septembre 2021, l’armée, sous la bannière du Comité National pour le Redressement et le Développement (CNRD), a mis fin au règne du Professeur Alpha CONDE et ouvert une nouvelle Transition en Guinée.
Depuis son avènement au pouvoir, le CNRD s’est inscrit dans une dynamique de profondes reformes des différents secteurs de notre pays.
Malheureusement, obnubilés par l’ethnie, des guinéens capables de traiter des criminels des leurs de héros, et les héros des autres de tyrans, cherchent à plomber aujourd’hui cette Transition pour des considérations électoralistes. Heureusement que le vaillant peuple de Guinée, dans son écrasante majorité, ne surfera jamais sur du communautarisme. Il fera toujours des différences linguistiques et culturelles existant entre ses composantes de vraies forces pour l’édification d’une Guinée forte, unie, développée et prospère.
Plutôt que de continuer à tirer sur les fibres sociales, tous les fils et filles de notre pays doivent accompagner cette Transition afin de mettre en place des bases solides pour un décollage socio-économique. Que personne ne se serve de la politique comme abri ou comme passoire pour assouvir ses ambitions personnelles.
Une meilleure GUINÉE EST POSSIBLE ! Chaque acteur social ou politique de notre pays doit contrôler sa communication en cette période charnière de l’histoire de notre pays pour éviter de mettre l’huile sur le feu.
Si plus d’un guinéens accompagnent aujourd’hui le CNRD pour qu’avant l’organisation des scrutins, ce dernier mette des bases solides pouvant permettre de sortir notre pays de l’ornière, les politiciens, par contre, ont un seul et unique agenda: aller vite aux élections.
Clairement, les guinéens doivent être capables à présent de mettre leur énergie et intelligence ensemble pour une Transition réussie, apaisée et dans l’intérêt de chacun et de tous.
Par ailleurs, le CNRD aussi doit rendre publique la liste de sa composition, le contenu et le programme graduels datés de la gestion de la Transition.
Au CNT, placé sous la houlette d’un acteur majeur de la vie sociopolitique de notre pays, en l’occurrence Docteur Dansa Kourouma, d’user de toute sa responsabilité pour doter la Guinée de meilleurs textes, d’une nouvelle Constitution qui prendra en compte l’aspiration du vaillant peuple de Guinée.
Bref, tout comme dirait l’autre, la réussite de cette Transition est la réussite de tout le Peuple de Guinée. C’est pourquoi d’ailleurs, nous devons tous l’accompagner pour non seulement le bonheur de chacun et de tous, mais aussi pour éviter un retour en arrière.
Soninké Diané