Visiblement, cette dame semble être une femme battante. Et pour preuve, son parcours en fait foi. De la craie, elle a filé pour le ministère de l’environnement et du développement durable, où elle s’occupe du service section genre et équité et point focal genre et changement climatique au sein dudit ministère. A l’occasion de la fête du 08 mars consacrée aux droits des femmes, elle a invité toutes ses collègues à plus de responsabilité, au travail mais aussi et surtout à la formation pour ne pas être en quelque sorte, de simples charges pour leurs maris.
Atteindre l’égalité de toutes les femmes et filles pour leur autonomisation dans le contexte des politiques et programmes relatifs au changement climatique et à la réduction des catastrophes, a été au cœur de la célébration de la 47ème journée internationale consacrée à la femme. Au-delà de la date du 08 mars, la gente féminine doit mettre cette journée à profit pour faire des plaidoyers et dénonciations sur leurs difficultés au quotidien, en lieu et place de la danse et mamaya.
« La fête du 08 mars, est un moment opportun pour les femmes d’exprimer leurs problèmes, des acquis et leurs préoccupations dans toutes les instances de prise de décisions. De nos jours, nous sommes en train de parler des cas de violences qui prennent de l’ampleur en République de Guinée. C’est donc une occasion où il faut mettre toutes ces questions sur la table et en débattre. La célébration de cette année est spécifique parce qu’elle est axée sur l’environnement. Nous ne devons pas nous sous-estimer en tant que femme. Tout ce que l’homme fait, la femme doit se mettre en tête qu’elle peut également le faire avec la volonté. Je prends juste un exemple sur le Port Autonome de Conakry, où la conduite des engins lourds était réservée aux hommes. Mais aujourd’hui les femmes ont pris conscience et ont compris que ce que l’homme peut faire, elles peuvent à leur tour le faire. Et d’ailleurs, si elles s’adonnent, les femmes peuvent le faire mieux. On ne peut pas aspirer avoir un poste de responsabilité sans penser à la formation. Il faudrait qu’on donne la priorité à cette formation car elle est la base du développement d’un pays, d’une nation ou d’une institution. On dit à compétence égale les mêmes opportunités. Et à la maison, la charge ne pas seulement revenir à l’homme. C’est une responsabilité partagée. La femme doit être comme le dit la Bible, une aide pour l’homme et non une charge en quelque sorte », a fait comprendre la cheffe service genre et équité au ministère de l’environnement.
Concilier la vie professionnelle à celle du foyer reste un facteur qui bloque souvent l’élan de la plupart des femmes. Cependant, avec l’amour de ce qu’on fait et la volonté révèle cette dame, tout devient simple à gérer.
« Je pense que c’est une question d’organisation. Moi j’ai commencé le faire depuis quand j’étais au collège parce que c’est là que j’ai eu ma première fille. Mais, ça ne m’a jamais empêché de continuer mes études. Et lorsque je me suis mariée, en quittant au service, j’achète les condiments d’une semaine et je préparais pour deux jours. Alors c’est pour dire que cela n’a aucun impact négatif lorsqu’on est bien organisé et qu’on ait la volonté », a indiqué la diplômée de l’Université de N’zérékoré, de la 2ème promotion du département environnement.
Le mois de la femme, c’est aussi une interpellation des autorités à tous les niveaux, ceci pour prendre au sérieux, les préoccupations des jeunes filles et mamans. C’est dans ce contexte que notre interlocutrice a profité de notre média pour demander à celles (autorités) actuelles de penser à l’émancipation et à l’éducation de la femme, aux personnes vulnérables et de jeter un œil sur les changements climatiques qui touchent plus que les femmes, surtout selon elle, celles de l’intérieur du pays.
« Les nouvelles autorités doivent se donner la main afin de rendre un développement durable effectif au profit de la génération actuelle et celle future. Cette journée n’est pas seulement que de venir danser. Car, chaque année, les Nations Unies envoient des lettres au ministère de l’Action Sociale, de l’Enfance et des Personnes vulnérables par rapport à un thème proposé pour la célébration. Et donc, les actions concrètes devraient être menées pour que les rapports qui seront fournis par la suite soient riches parce que, ce sont souvent des acquis, défis et perspectives qui sont mentionnés dans ces rapports dont je suis un des éléments de l’équipe chargée de leur rédaction ».
Avant d’aller au terme de ses propos, dame Koivogui n’a pas manqué de rendre hommage à la ministre de l’environnement et du développement durable. Aux nouvelles autorités également pour la confiance placée en sa personne, et aux parents décédés mais grâce à eux dit-elle, qu’elle est aujourd’hui ce qu’elle est.
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