La cavale n’a pas été longue pour Boubacar Barry, accusé d’avoir violé et tué une femme enceinte de 8 mois, à Keïtaya, dans la commune urbaine de Dubréka. Un peu plus de 24 heures seulement après le crime, l’auteur présumé a été arrêté hier, jeudi 17 mars 2022, par la gendarmerie de Keïtaya, a constaté un journaliste de Guineematin.com qui était sur place.
Des faits très graves pèsent contre Boubacar Barry. Il est accusé d’avoir violé et poignardé mortellement Mme Aïssatou Sow, une jeune femme de 28 ans, qui était enceinte de 8 mois. Les faits se sont produits hier, mercredi, à 6 heures du matin, dans la maison où la victime logeait avec sa famille, et qui appartient au père de son bourreau. Le mari de la victime venait à peine de sortir de la maison pour aller travailler, lorsque le crime s’est produit. C’est par un appel téléphonique que Boubacar Barry (qui porte aussi le nom que l’auteur présumé du crime) a appris la terrible nouvelle.
« On m’a appelé au téléphone pour m’informer que ma femme a été poignardée et qu’elle se trouvait à la maison. Je suis précipitamment revenu à la maison, mais j’ai trouvé qu’elle a été transportée à l’hôpital. Je me suis rendu directement là-bas, et je l’ai trouvée en train de me réclamer. Quand je suis arrivé, elle m’a demandé de m’asseoir pour qu’elle m’explique ce qu’elle a subi avant qu’elle ne meure et que je m’interroge sur ce qui lui est exactement arrivé avec mon enfant.
Elle m’a dit qu’elle était en train de prendre de l’eau au salon, lorsque le monsieur est venu l’agresser. Il a réussi à la conduire de force dans la chambre. Et puisqu’elle arrivait à lui résister, il lui a donné un violent coup au ventre, alors qu’elle était enceinte, puis il l’a mordue au niveau des épaules. Lorsqu’il a vu qu’elle était affaiblie, il a introduit sa main dans son vagin. Mais, elle continuait toujours de résister. C’est ainsi qu’il l’a poignardée encore à plusieurs autres endroits, y compris au niveau de son vagin », a expliqué le mari de la victime, qui se dit dépassé par cette situation.
Témoin oculaire de la scène, la fille de la victime, âgée de cinq ans, a couru pour aller informer sa grand-mère maternelle, qui était dehors. Lorsque le violeur a aperçu la vieille dame arriver, il a pris la fuite, laissant même ses chaussures sur les lieux. Mme Aïssatou Sow a été aussitôt évacuée dans la clinique la plus proche. C’est dans cette structure sanitaire qu’elle est décédée quelques heures plus tard, après avoir subi une intervention chirurgicale.
« J’ai demandé s’il pouvait s’occuper de ma femme, sa réponse a été positive, mais il m’a rappelé que comme c’était un cas de viol, d’informer d’abord la police. Si les agents lui donnent l’autorisation, il s’occupe de ma femme. Sinon, il dit qu’il ne peut pas la toucher. Quand je suis parti à la police, ils m’ont dit qu’il fallait donner priorité à la vie de la femme, donc ils nous ont donné l’autorisation de la soigner d’abord. Mais, j’avais sillonné toutes les salles de la clinique, j’ai remarqué qu’elles n’étaient pas équipées. C’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à leur redemander s’ils pouvaient vraiment s’occuper d’elle.
Le médecin qui était là-bas m’a dit que ses collègues étaient en route et que ce sont eux qui allaient venir avec les équipements. Après un long moment de patience, j’ai crié, en disant que je voulais la transférer dans un autre hôpital. Mais, puisque je n’étais pas seul, d’autres personnes qui étaient avec moi m’ont dit de rester là-bas. Après, les médecins ont dit qu’il fallait trouver environ trois litres de sang avant de faire l’opération, parce qu’elle avait perdu beaucoup de sang. Je leur ai donné 1 750 000 francs pour qu’ils en achètent du sang. Malheureusement, elle est décédée après l’opération », regrette Boubacar Barry.
De son côté, le médecin chef de la clinique, qui s’est exprimé sous anonymat, soutient que lui et son équipe ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour sauver Mme Aïssatou Sow, mais en vain. « On a reçu cette dame de 28 ans hier, à 6h45 minutes, avec de multiples lésions tant au niveau du ventre que du vagin. Comme elle saignait beaucoup, j’ai décidé d’abord de faire l’échographie pour voir l’état du bébé. Malheureusement, on a trouvé que le bébé était déjà mort.
Donc, vu cette situation, j’ai tenté de sauver la maman en l’envoyant au bloc opératoire pour une opération. Malheureusement, nous n’avons pas réussi à la sauver, elle a rendu l’âme à 11 heures. Nous, notre responsabilité, c’était de faire ce que nous pouvions pour tenter de la sauver. Parce que si on la refoulait cette dans cet état et qu’elle mourrait en route, on allait dire qu’on a banalisé une vie humaine à cause de l’argent », a dit le médecin.
A noter que l’auteur présumé de ce crime a été conduit à la prison civile de Dubréka, pour des raisons de sécurité. Le mari de la victime a déjà déposé une plainte pour réclamer justice.
C’est un article de Guineematin.com