En réalité, le mode opératoire du coup de force qui a renversé le régime du PRAC et qui a par ricochet déclenché cette autre transition politique le 5 Septembre 2021 au petit matin, exigeaient indubitablement 2 grandes réserves stratégiques de la part du CNRD.
D’abord, il faut comprendre en fin stratège politique qu’il serait imprudent et contre indiqué pour les puthistes de diffuser immédiatement et dans la précipitation la composition et le nom des membres du CNRD étant donné que le consensus avait besoin d’être consolidé au sein de toutes les forces de défense et de sécurité nationale.
Aussi, il fallait du coup éviter l’explosion des jugements de valeur asien des forces de défense, des acteurs sociopolitiques et de la population.
En fin, il fallait éviter le prisme de possibles sanctions ciblées de la communauté internationale sur les membres connus de cette instance suprême qui s’est emparée du pouvoir.
Après 6 mois dans ce statuquo, tous les stratèges politiques peuvent trouver cette stratégie inventée par le CNRD comme socio politiquement porteuse car le contraire aurait amplifié les tensions et créer des tensions ingérables au début du processus.
Peut-on en ce moment dire bravo aux conseillers politiques des premières heures du colonel?
En suite, la détermination précipitée de la durée de la transition par le CNRD serait une faute politique fatale pour qui connaît la configuration sociopolitique de ce pays.
La réalité tangible est que tous les secteurs vitaux de ce pays sont déliquescents par le fait des régimes politiques qui se sont succédés depuis belle lurette .
En plus , les attentes de changement du peuple et son adhésion rapide au coup d’Etat sont des indices qui renvoient mimiquement à un travail profond qui devra indubitablement être abattu par le CNRD durant cette transition qui ne peut réussir dans la précipitation.
Par contre , la communauté internationale et la majorité des acteurs sociopolitiques internes ne comprennent pas souvent la quintessence de cette logique politique locale qui prolonge la durée d’une transition.
Ils sont le plus souvent omnibulés par des principes déconnectés de la réalité dociopolitque des peuples pour exiger des transitions politisues courtes simplement chargées de l’organisation des élections pour rétablir disent ils l’ORDRE CONSTITUTIONNEL .
Si le CNRD avait précipitamment annoncé une durée estimative de cette transition en adéquation avec la feuille de route et les exigences temporelles de chaque étape, c’aurait été la première et prématurée pomme de discorde avec la communauté internationale et les acteurs politiques.
Encore une fois , la stratégie a été bonne et stratégiquement très bonne pour le CNRD et pour le peuple manipulable par les politiques pressés à accéder au pouvoir.
Peut on encore saluer l’imagination et la pro activité politique des conseillers du colonel ?
De toute évidence, il fait retenir que dans l’un ou l’autre cas, la posture est toujours bonne même si certains acteurs sociopolitiques s’acharnent à réclamer l’identité des membres du CNT et la durée de la transition.
Si les guinéens représentés par les acteurs sociopolitiques avaient été plus intelligents et plus proactifs, ils auraient eux mêmes proposé une transition longue de plus de 3 a 4 ans avec un agenda alléchant et encadré pour sortir ce pays dans ce traumatisme systémique difficile a extirper par un régime civile ordinaire.
En définitif, tout observateur intelligent sait que cette transition pour réussir sera longue et c’est l’idéal irréversible du CNRD et de la partie saine du peuple.
Pourquoi voulons-nous conduire cette irréversible transition longue dans la contradiction et l’imposition ?
Je ne voudrais pas dire que la transition ci est exempte d’irrégularités et d’incohérence mais, je souhaitais que le consensus soit sur une démarche normative et irréversible qui est et sera une transition longue.
Pourquoi n’acceptons nous pas le normatif et l’irréversible en contribuant à les qualifier et à les moraliser dans l’intérêt de tous au lieu de d’y opposer et compromettre indéfiniment la meilleure issue ?
Alors qu’on cesse de nous timpaniser avec ces exigences sur l’identité des membres du CNRD et la durée de cette transition car tout sera connu au bon moment et conforme à la meilleure contrainte politico stratégique.
Que Allah sauve ce pays.
Aimé Stéphane MANSARE
Expert consultant en Sciences sociales du développement.