• Tout débat autour de la « durée normative » d’une transition politique doit techniquement s’adosser sur un raisonnement rationnel qui induit un système cohérent de questionnement dont les réponses consensuelles doivent déterminer 2 critères d’appréciation :
1- D’abord la détermination consensuelle des tâches à assigner à la dite transition.
Dans la réalité et les faits, les tâches d’une transition doivent viser l’amélioration voir le changement profond et irréversible de la situation initiale jugée anormale qui aura motivé et justifié l’état d’exception .
En règle général, la transition aura échoué si elle n’a pas été en mesure d’apporter des changements qualitatifs profonds qui garantissent un processus démocratique et une gouvernance globale vertueuse qui soit institutionnalisés et popularisés.
De ce point de vue , tous les guineens devraient s’entendre sur la nécessité pour cette 3 e transition à intégrer dans son agenda, des réformes systémiques notamment la refondation de l’Etat, la moralisation de la gestion publique, la réconciliation nationale ect .
Mais s’agit il simplement d’inscrire dans l’agenda d’une transition de bonnes et adéquates tâches pour que celles ci se réalisent et produisent des résultats efficaces et efficients?
2- La définition et l’applicyation de stratégies adéquates induisant des ressources matérielles, financières et humaines disponibles.
C’est là qu’intervient le génie des autorités transitionnelles pour créer le cadre de réussite avec des stratégies efficaces et efficientes par le choix des performances et savoir-faire adaptés à la mission assignée.
En toute objectivité, si la durée dépend en partie du niveau de déliquescence des secteurs vitaux de l’Etat comme dans notre pays, elle peut aussi dépendre de l’efficacité et l’efficience des stratégies.
Ainsi une transition qui aurait duré 3 ans au maximum peut réussir en 1 ou 2 ans si les stratégies sont efficaces mais, elle peut durer 3 ,4 ,5 ou plus sans réussir à apporter des changements irréversibles et stimuler une stabilité démocratique.
De toute évidence qu’en est il de notre transition à l’allure où vont les choses?
Les stratégies utilisées par le CNRD inspirent elles confiance pour la majorité des guinéens?
Les critères de compétence et de savoir faire ciblés pour recruter les meilleurs guinéens ont ils permis de creer des conditions de changement profond et irréversibles?
Le copinage et le coquinage n’ont ils pas obstrué les voies pour déceler les meilleurs guinéens ?
Les anciennes pratiques qui ont justifié le coup de force ne sont elles pas entrain de revenir sous d’autres formes ?
Le chevauchement des agendas cachés autour du président n’a t- il pas commencé à créer les déboires du passé ?
Les conseillers du président et les soit disant experts comptés sont ils réellement compétents et sincères ?
Peut on donc conclure qu’aussi bien une transition courte peut être bonne ou mauvaise , une transition longue peut être bonne ou mauvaise.
La durée à elle seule ne garantit donc pas la réussite d’une transition et l’essentiel tourne autour de l’efficacité et l’efficience des stratégies.
Qu’ALLAH sauve ce pays
Coah Aimé Stéphane MANSARE