Il n’y a jamais un sans deux. Comme l’a fait son prédécesseur, Pr Alpha Condé, pendant que Conakry était beaucoup plus sale, le colonel Mamadi Doumbouya emprunte la même voie.
A la différence de l’autre dont l’action s’est révélée populiste, lui, il le fait avec un excès de volonté, une dose de de vivacité, le tout dans un ton martial qui rappelle allègrement sa stature de militaire de front jusqu’ici difficilement modulable.
Interrompre le conseil des ministres pour aller sur le terrain avec ses ministres, pour mener une guerre contre les ordures qui jonchent les rues des quartiers de Conakry, c’est une première en Guinée.
Mais pour les Guinéens, et à juste raison, c’est du déjà vu, qui a fini par désenchanté. Les hauts cadres d’alors ont fait dans l’affichage médiatique dans le but de taper dans l’œil de leur patron qui attachait du prix à cette action devenue loufoque.
Hier, le président a retroussé les manches, ses ministres et hauts cadres aussi. Les réseaux sociaux en ont relayé, car c’est inédit.
Incontestablement, cette action est l’échec de la politique d’assainissement menée jusque-là dans le pays. Une politique qu’il faut repenser et des hommes à certainement changer.
En dépit de toutes les critiques, la question des ordures est désormais placée au cœur des préoccupations de la gouvernance. C’est du moins le constat qu’on peut faire.
En dépit de toutes les critiques également, les quelques coups de pelles, reconnaissons-le, ont pu enlever des tonnes d’immondices qui rendaient la vie difficile aux riverains.
Incontestablement, avec le Chef de l’Etat sur la première ligne, l’émulation et la détermination seront forgées chez les cadres et chez certains citoyens.
Par contre, pour espérer voir propre Conakry et toute la Guinée, Il faudrait pérenniser l’initiative qui fait pourtant son chemin ailleurs, notamment au Rwanda avec le Président Paul Kagamé et anciennement au Liberia.
A cela, s’ajoute la mobilisation des ressources financières, matérielles et surtout humaines pour le financement et l’élaboration d’une politique d’assainissement, la vraie politique débarrassée du charivari et dénuée de l’expectative.
Espérons-le !
Mognouma