La Guinée serait l’un des rares pays d’Afrique francophone au sud du Sahara à ne rien envisager ou entreprendre pour faire évoluer son administration publique de la gestion axée sur les activités et les objectifs théoriques vers l’utilisation des outils de la nouvelle gestion publique ( NGP) qui est en d’autres termes la Gestion Axée sur les Résultats appliquée à la fonction publique.
Il n’est plus l’ombre d’un doute que depuis plus de 3 décennies, toutes les études faites sur l’administration publique guinéenne attestent que celle ci est plusque sinistrée et caractérisée par des dysfonctionnements majeures qui la rende contre productive et incapable de supporter les exigences du développement ambitionné.
En plus d’avoir le fichier le plus erroné et corrompu des fonctions publiques d’Afrique où l’essentiel des âges et des diplômes sont falsifiés et où on retrouve des milliers de fonctionnaires tout a fait analphabètes classés dans les hiérarchies supérieures, l’administration publique guinéenne est contre productive avec une médiocre qualité de service.
Mais au delà des réformes stériles qui sont engagées à tambour battant depuis le 5 septembre 2021, il faut reconnaître que la qualité des services publics a résolument baissé et l’administration publique ne travaille toujours pas au prorata des résultats attendus.
En tant qu’expert spécialiste ayant participé à de nombreuses études sur l’administration publique guinéenne, je pense que l’autre pan du problème est ce pilotage à vue dans une gestion totalement axée sur la mise en œuvre des activités sans obligation de résultat pour chaque fonctionnaire.
Pour donc rectifier le tire à l’instar de nombreux pays d’Afrique comme le Maroc et le Burkina à côté, il faut oser réinventer une administration publique de résultat par l’utilisation expérimentale de quelques outils de la NGP (Nouvelle Gestion Publique) au niveau de l’administration parlementaire avant d’en etendre progressivement à toute l’administration publique.
De façon pratique, de quoi sera t il question pour engager cette réforme expérimentale au niveau de l’administration parlementaire guinéenne ?
D’abord, il sera question d’établir un protocole technique qui définira le processus et son contenu stratégique qui induira de façon agencées l’utilisation des premiers outils expérimentaux de la NGP.
Dans ce protocole , il s’agira en substance de réactualiser pour tous les postes du cadre organique de l’administration parlementaire les attributs, les activités à mener et les résultats annuels à atteindre pour chaque poste. Ensuite il sera question d’établir des contrats d’objectifs evaluables pour chaque poste et par la hiérarchie supérieure directe séquencés par trimestre, semestre et fin d’année.
Dans ce schéma, chaque cadre sera régulièrement évalué par son superviseur directe dont la triangulation globale permettra au gestionnaire des ressources humaines de présenter au manager les tableaux de bord qu’avec des niveaux de résultat atteints par chaque cadre qui aura une sanction positive ou négative selon ses performances.
En réalité dès lors que le protocole technique content tous les outils est élaboré et adopté par les autorités parlementaire c’est à dire le CNT pour cette transition, l’expérimentation peut commencer sous contrôle du directeur de cabinet du président du CNT et le gestionnaire des ressources humaine de l’organe parlementaire.
Cette expérimentation permettra d’huiler bien le processus et qualifier en un temps record l’administration parlementaire.
Ainsi et au regard des résultats, l’on pourrait envisager étendre progressivement à toute l’administration publique guinéenne avec pour résultats :
√ Une qualité de service rehaussé de l’administration publique guinéenne.
√ Un système de suivi des performances individuelles des cadres relevé en terme de niveau d’atteinte des résultats individuels assignés à chaque cadre.
√ Une véritable gestion des ressources humaines instaurée qui aide positionner les cadres en fonction de leur niveau d’atteinte des résultats.
√ Une adéquation entre le budget alloué aux activités et le niveau d’atteinte des résultats car les fonds doivent servir plutôt aux résultats pas aux activités.
√ Une stimulation de la compétition entre les cadres non pour la simple exécution des activités mais pour le niveau d’atteinte des résultats assignés à chacun. Etc..
En dépit de tout ce qui précède, il faut retenir que l’administration publique guinéenne a besoin d’axer sa gestion vers l’atteinte des résultats et non comme toujours la réalisation aveugle des activités. L’expérimentation de cette approche au niveau de l’administration parlementaire stimulera le désire des parlementaire a faire voter des lois dans ce sens pour imposer à L’ÉTAT sa reconversion positive, durable et profonde.
Qu’ALLAH sauve la Guinée.
Coach AIMÉ STEPHANE MANSARE