Tribune
Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, Dr Bernard Goumou et sa délégation ont été reçus par le quatuor au siège du parti UDG à Dixinn Bora.
Le chef du gouvernement de transition qui a daigné observé une minute de silence à la mémoire des victimes des manifestations et de l’accident de Sougueta, a d’abord transmis aux représentants de l’ANAD, du RPG AEC, de la CORED et du FNDC-Politique, le message du Président de la Transition.
« Le cadre du dialogue en construction est le vôtre. Nous (CNRD, GOUVERNEMENT, CNT) ne sommes candidats à aucune élection. Saisissez cette opportunité. Le Président m’a donné carte blanche de mener ce dialogue », a-t-il clairement dit en substance.
Face au quatuor politique, Dr Goumou a expliqué l’objet de sa série de rencontres avec les acteurs sociaux et politique dans le cadre des activités préparatoires du cadre du dialogue inclusif. Sa démarche permet, dit-il, d’échanger autour des questions essentielles qui seront débattues dans ledit cadre de dialogue.
Sans allé dans le détail, le quatuor, en réponse au PM, a présenté un mémorandum qui pose 10 préalables dans ce qu’il a appelé pré-dialogue. Il s’agit entre-autres de :
– L’arrêt immédiat des poursuites judiciaires contre les responsables politiques et de la Société civile (Point 2) ;
– La levée du contrôle judiciaire des neufs leaders politiques actifs du Quatuor (Point 3)
– La suspension des expropriations, la restitution des biens confisqués en dehors des procédures judiciaires et le respect de la présomption d’innocence (Point 9).
Par ces exigences qui n’ont rien à voir avec le dialogue, le quatuor a une nouvelle fois fait montre de politique politicienne qui risquerait de faire perdurer la transition.
Il ne faut pas se le cacher, ces acteurs ne se préoccupent que de leur personne et de la protection des avoirs expropriés à l’État. Comme cela a toujours été, le peuple reste le cadet de leur souci. Ils ne font référence à ce peuple que quand il s’agit de coaliser contre lui.
Par ce mémorandum, le RPG AEC, la CORED, l’ANAD, et le FNDC politique se décrédibilisent en se mettant au-dessus de la Loi.
Ces coalitions exigent : « La libération des prisonniers politiques et le retour paisible des dirigeants politiques en exil’’ (Point 1). Pourtant, elles demandent au Point 5, « La déclaration des biens des membres du CNRD et du Gouvernement à leur entrée en fonction ». Comme pour dire, : Ne faites pas ce que nous avons fait et ce pourquoi nous nous battons contre bec et ongle.
Par cette opposition volontaire, les coalitions de l’ANAD, de la CORED, du FNDC politique et du RPG AEC invite le CNRD à une complicité contre le peuple. C’est une façon de dire « vous ne nous demandez pas de compte, nous aussi, nous ne vous demanderons aucun compte. Enrichissez-vous ! Il n’y aura pas de reddition de compte ». Quelle cruauté ?
Enfin ce regroupement de circonstances pour défendre leurs intérêts personnels et égoïstes, se ridiculise en feignant de demander au CNRD de faire « la publication des rapports des autopsies faites sur les victimes sous le CNRD » (point 8).
En 10 ans le RPG AEC, membre de ce que certains qualifient d’association de malfaiteurs, dans une union contre nature, a enregistré sous sa gouvernance plus de 200 victimes. Aucun rapport, ni résultat d’enquête n’est connu à ce jour.
Aujourd’hui sous le CNRD, des agents de sécurité sont arrêtés et poursuivis. De qui se moque-t-on dans ce pays ?
Contrairement à cette vieille classe politique en déclin, les Guinéens n’ont pas la mémoire courte. Sachons raison gardée et respectons la mémoire des victimes des manifestations de rue. Le peuple nous observe !
Ibrahima Cissé