À la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies ce samedi, le Premier ministre malien du gouvernement de transition, Choguel Maïga, n’a pas mâché ses mots : il a accusé la France d’avoir abandonné le Mali en décidant de retirer la force Barkhane. Il n’a pas apprécié non plus de ne pas avoir été prévenu par ses « partenaires » que sont Paris et l’ONU.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten
Devant la communauté internationale, Choguel Maïgua s’est plaint de la façon dont s’est effectué le retrait de la force française Barkhane du Mali. Une décision unilatérale de la France selon lui, que le gouvernement de transition a déploré. Car le Premier ministre l’affirme, la situation sécuritaire au Mali ne s’est absolument pas améliorée malgré les forces étrangères sur le terrain et les habitants continuent à souffrir de ces menaces jihadistes. Du coup, Bamako a fait de la sécurité sa priorité numéro une, encore plus après avoir été abandonnée par les hommes de Barkhane.
« La nouvelle situation née de la fin de Barkhane plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires de manière à combler le vide que ne manquera pas de créer la fermeture certaines emprises de Barkhane dans le nord du Mali », a lancé le Premier ministre malien.
Pas une fois Choguel Maïga n’aura confirmé être en contact avec les mercenaires russes Wagner. Cette information a été chuchotée et commentée cette semaine à New York, mais c’est le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov qui l’a confirmée quelques minutes avant que Choguel Maïga ne prenne la tribune, tout en niant toute implication de Moscou. Le chef du gouvernement malien a aussi demandé que le mandat de la Minusma soit élargi pour que la force onusienne soit plus offensive.
Le troisième axe prioritaire du gouvernement est consacré à l’organisation d’élections générales transparentes, crédibles et inclusiaves devant marquer le retour de l’ordre constitutionnel au Mali.
rfi.fr