La Turquie, qui prévoit de terminer dans les prochaines heures le retrait de ses derniers soldats déployés à l’aéroport de Kaboul, a tenu des discussions avec les talibans dans la capitale afghane. C’est ce qu’a annoncé ce vendredi Recep Tayyip Erdogan, ajoutant que les talibans avaient proposé à Ankara de gérer l’aéroport après le retrait américain. Le président turc a fait savoir qu’il n’avait pas encore pris de décision. Conscientes des risques, les autorités turques hésitent.
Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
La Turquie va devoir prendre une décision difficile. C’est ce qu’a laissé entendre Recep Tayyip Erdogan, confirmant pour la première fois que les talibans avaient sollicité l’aide de son pays pour gérer l’aéroport international de Kaboul après le départ américain. De premières discussions se sont tenues pendant plus de trois heures dans une section militarisée de l’aéroport, où l’ambassade turque a été temporairement installée.
Selon Recep Tayyip Erdogan, les talibans voudraient se charger eux-mêmes de la sécurité, tandis que la Turquie – des entreprises turques, donc – s’occuperaient de la logistique de l’infrastructure. Une telle proposition soulève la question de la sécurité des civils turcs qui pourraient travailler dans l’aéroport de Kaboul en l’absence de soldats turcs, alors que cet aéroport vient d’être frappé par un double attentat suicide et que le président Erdogan s’est lui-même inquiété, d’un « grave vide de gouvernance » en Afghanistan actuellement.
L’idée semble également impopulaire dans l’opinion. Dans un sondage MetroPOLL réalisé fin juin, 62% des Turcs soutenaient le retrait des soldats turcs d’Afghanistan, dont près de la moitié des électeurs du parti au pouvoir.
rfi.fr