L’ancien président de la République de Guinée est rentré ce vendredi 09 avril à Conakry. C’est au terme de plus de deux mois de soins dont il a bénéficié aux Émirats Arabes Unis.
Après recoupements des informations auprès de différentes sources, cela appuyé par le courrier signé du ministère des affaires étrangères de la Guinée, révélant le compte rendu des échanges que le patron de ce département a eus avec les autorités émiraties au sujet des dernières sorties audio et vidéo d’Alpha Condé, on est en mesure d’affirmer que le champion du RPG a été contraint de rentrer au pays. Lui, qui n’aurait pourtant plus voulu revenir en Guinée, nous renseignent certains de ses proches.
Il est alors curieux de savoir, à quoi obéit cette décision qui n’est pas sans risques, mais qui est cependant apparemment bien assumée par les autorités guinéennes, qui l’ont d’ailleurs rendue publique dans un communiqué officiel ?
Dans un environnement socio-politique guinéen atrabilaire, dominé principalement cette semaine, par l’interpellation des anciens dignitaires du régime défunt, le retour d’Alpha Condé aura le mérite de détourner les attentions. C’est d’espérer que les militants du RPG, qui ne décolèrent pas pour l’emprisonnement du nouveau Président du parti récemment intronisé à ce poste, édulcorent leurs réactions. Car, la présence du fondateur du navire jaune, qui ne s’avoue pas vaincu, et ne veut non plus abdiquer, pourrait mettre en cause cet ordre établi.
Suivant cette logique, Kassory Fofana et Cie ne pourraient donc pas, à cet effet bénéficier des avantages d’un argument d’instrumentalisation de la procédure liée à cette couverture politique. Eux qui payent incontestablement pour leur volonté de reconquête du pouvoir, ce malgré les chefs d’accusation ronflants, pour le moment difficile à prouver par le parquet de la CRIEF, s’indignent les avocats des accusés.
L’autre volet, qui peut aussi expliquer ce retour inattendu et forcé de l’ancien Président, serait de profiter de sa présence dans la perspective des sanctions annoncées par la CEDEAO, qui exige de la junte l’élaboration d’un chronogramme de la transition. Il est aussi évident, que cette présence est aussi dissuasive des menaces internes qu’il peut y avoir ou qui se signalent peut-être.
Dans tous les cas, il est certain, que le retour d’Alpha Condé, dans ces conditions, est une stratégie qui viserait pour la junte à différer certaines menaces. L’évolution de l’actualité nous dira si la stratégie relative s’avère efficace.
Mognouma