Le célèbre comédien Mamady Kouyaté connu sous le pseudonyme Kountoko reposera aujourd’hui mardi dans son village de Djalama-Nafadji dans la préfecture de Kouroussa aux côtés de ses ancêtres. Si la providence en a décidé ainsi, il faut dire que les conditions dans lesquelles cet homme de culture a trouvé la mort, et qui a porté haut le cinéma guinéen, n’honore pas notre pays.
Kountoko est mort à la quasi indifférence générale de notre État et de notre peuple pour lesquels il a consacré toute sa vie. De sa maladie jusqu’à son décès, notre pays ne lui aura témoigné que son mépris.
Malheureusement comme avant lui, beaucoup d’autres guinéens méritants ont connu les mêmes tristes sorts. Si bien que beaucoup dans la jeune génération se demande si avoir un engagement patriotique, sincère et désintéressé en vaut la peine pour un pays qui fait offense à ses enfants les plus illustres. La Guinée et les guinéens que nous sommes ne méritent pas leur engagement.
Kountoko souffrait déjà depuis quelques temps. Des appels et des SOS ont été lancés à l’endroit de notre État et de son bras qui s’occupe de la culture, le ministère du même nom. Personne n’a levé le petit doigt. Kountoko ne quemandait pas, il réclame juste un droit. Le droit à une santé digne que lui devait son pays. Il réclamait le fruit de ses nombreuses années de durs labeurs que devait lui assurer le BGDA (bureau guinéen des droits d’auteur) et qui a été incapable de le lui donner.
Mis à part la magnanimité d’un homme d’affaires que tout le monde connaît, et qui n’aura pas suffit, il est mort comme un moins que rien à l’indifférence la plus absolue, lui qui aura consacré sa vie à nous faire oublier nos moments difficiles.
Alors que l’on se souvient de la création d’un fond au ministère de la culture pour la prise en charge des gloires de la République sous le précédent gouvernement. L’on se demande qu’est-ce qu’il est devenu ce fond ?
Au-delà de cette indifférence indigne du ministère de la culture pour la prise en charge de Kountoko qui lui a été fatal, même sa dépouille n’a eu que mépris de la part de notre gouvernement. Aucun communiqué sur la mort de cet éminent comédien que je qualifie de Demba Camara du cinéma guinéen. Le ministère de la culture n’a eu aucun mot de compassion pour la famille biologique et professionnelle de Mamady Kouyaté Kountoko.
Pour l’organisation des obsèques de cette gloire de la culture guinéenne, il aura fallu encore demander aux bonnes volontés. Son corps a été transporté dans un mini-bus de Conakry à son village. Qelle honte pour notre État ! et quelle indignité pour notre peuple ! Le ministère et le gouvernement ont été incapables d’organiser un symposium digne de Kountoko, digne de sa carrière et de l’héritage qu’il laisse à notre pays. L’indignité jusqu’au bout.
Pour terminer, recevez de là où tu es cher Mamady Kouyaté Kountoko, mes hommages et toutes mes gratitudes. C’est toute ta famille et toute la Guinée qui te pleurent aujourd’hui.
Tu nous as tellement fait rire. Toi qui savais transformer chaque moment difficile, chaque moment de tristesse en un infini moment de bonheur. Tu rendais nos moments conviviaux si rares, si magiques…..comment les oublier ?
Ta disparition nous rappelle comme une évidence que nous sommes finalement bien peu de choses. Tu pars très tôt, trop tôt j’allais dire. ces moments rares…….comment les oublier ? Ta mémoire sera toujours gravée dans nos coeurs. Tu laisses un vide immense derrière toi que nul ne pourra combler.
C’est avec le cœur accablé de tristesse et de compassion que je présente mes plus sincères condoléances à ton épouse, tes enfants et au monde du cinéma guinéen.
Pour mieux surmonter ta disparition, nous n’aurons qu’à nous souvenir, qu’à regarder les nombreux films et sketches que tu nous as légués. Ton humour, ta bonté, et ton optimisme resteront éternels.
Repose en paix vénérable Mamady Kouyaté.
Alexandre Naïny Bérété