C’est définitivement conchié. C’est encore, et toujours, la méthode qui pose problème. Et pourtant ! La réaction d’indignation collective qu’il y a eu, suite à la publication par Djani Alpha des propos irrévérencieux et à leur reproduction par Foninké Menguè, donnait une apparente onction populaire à l’ouverture d’une procédure judiciaire régulière. Mais hélas !
L’action des forces de l’ordre, qui ont agi au nom d’un mandat supposé ou réel, décerné par le procureur Général, a réussi l’incroyable retournement de l’opinion. La traque et l’interpellation dans les conditions inhumaines de ces activiste ont fait de ces condamnés de l’opinion désabusée par la banalisation de la violence verbale à caractère injurieux et incitatif à la haine, des victimes parfaites et légitimes.
La peccadille devenue un brasier. Le dialogue vient d’être ainsi mis en cause. C’est un coup de boutoir donné à la dynamique positive que la CEDEAO a notée lors de sa dernière session concernant la gestion de la transition par les militaires.
Débutent des manifestations spontanées. La route Le Prince, notamment, comme toujours, en profite pour laisser éclater sa colère. C’est l’expression d’une frustration contre la gestion de la junte au pouvoir. Pour cet axe, c’est aussi surement contre les velléités d’exclusion de leur leader dans les compétitions électorales à venir.
Finalement, et ça a tout l’air, que chacun, à juste raison, est en train d’en tirer un profit politique.
C’est le dossier brûlant sur la table du nouveau médiateur, pourvu qu’on ne crée pas d’autres situations autant regrettables et dégradantes de l’image de la transition qui a déjà pris assez de coups.
Mognouma