Inutile de déblatérer. C’est toujours le statu quo. La création par le Président de la transition, d’un cadre de dialogue inclusif, à la place du cadre de concertation, comme une sorte de ‘’potion magique’’ à la fameuse bataille sémantique qui a, un temps, divisé les acteurs nationaux, n’aura pas servi à grand-chose.
Mieux, la nomination de trois bonnes dames de très grande réputation, à des exceptions près, toutes, comme facilitatrices, n’a non plus permis d’adoucir les positions tranchées. Du moins, pour le moment !
La réplique est la même que d’habitude, à toutes les sollicitations.
Les partis politiques réunis au sein des coalitions, ANAD, CORED, FNDC politique et de la jauge, le RPG Arc-en-ciel, restent invariablement intransigeants.
Dans un communiqué publié juste après l’annonce de ce fameux cadre de dialogue, ils ont, sans barguigner, rejeté cette autre main tendue du pouvoir d’exception Conakry, sous pression de la communauté internationale. C’est une rhétorique qui ne surprend plus personne.
Officiellement, ces irréductibles opposants à la junte, brandissent des arguments qui font bonne recette dans l’opinion. Il s’agit de la complainte d’agissements unilatéraux du CNRD, sous fonds d’arrogance et de mépris vis-à-vis de ces partenaires socio-politiques.
L’argument paraît digeste dans le contexte actuel. Car le prétexte ainsi trouvé, décrit parfaitement bien le fonctionnement des militaires au pouvoir.
Cependant, à force d’en abuser, au motif d’emberlificoter, il y a bien le risque d’être inaudibles. Sachant bien que la véritable revendication enfouie, ce sont les actions judiciaires en cours contre des leaders et responsables de ces formations politiques.
A préciser que certains d’entre eux sont en prison, et d’autres contraints à l’exil.
Autant que cela va perdurer, difficile à cet effet de parier sur la réussite de toute initiative, factice ou réelle, visant à engager un dialogue franc et sincère
« Personnellement, je n’attends pas une bonne volonté de leur part, parce que le dialogue ne les intéresse pas. Ça ne les arrange pas que le pays soit normal. Un pays dans lequel on se parle, on essaie de trouver les mécanismes de règlement des contentieux », s’est insurgé, sur Espace FM, le ministre porte-parole du Gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo.
« On n’est pas rassuré avec ces militaires. Tout ce qu’ils font, c’est juste du trompe-l’œil. Ils veulent nous utiliser afin de renvoyer l’image d’un régime ouvert au dialogue avec une volonté d’organiser au plus vite les élections, pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel », lui a rétorqué un acteur politique.
Ces empoignades verbales, ajoutées à l’obsession d’un pouvoir, qui veut mener à terme, sans entrave, les actions judiciaires, ne donnent pas assez d’espoir de voir les acteurs autour d’une table, à défaut d’être autour d’une agape, pour échanger sur les véritables problèmes de la transition.
C’est toujours possible quand on a la volonté. Dans ce jeu de dupes, de cons, on ne peut espérer grand-chose.
Mognouma Cissé