Prévue la semaine dernière, la mission de travail Cédéao-Nations-Unies, est arrivée finalement ce dimanche dans la capitale. Après la mise en place du conseil national de la transition, dont l’institution a été saluée par l’organisation ouest-africaine au dernier sommet des chefs d’Etats ainsi que par l’ambassade des Etats-Unis à Conakry, cette mission intervient dans un contexte de « guerre froide » entre la classe politique et le CNRD. Plus concrètement, deux mastodontes du personnel politique en l’occurrence l’UFDG et l’UFR des anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, sommés de libérer leurs résidences, sont en froid avec le colonel Sadiba Koulibaly et collègues. On ne saurait feindre qu’à la prise du pouvoir, l’acquiescement de la classe politique pour Mamadi Doumbouya fut.
Aussi imprudente fut l’attitude quasi-générale des politiciens, situation qui permit d’ailleurs à légitimer l’irruption du colonel dans le champ qui leur est pourtant réservé. Relativement donc à la durée de la transition sur laquelle se pencherait la mission, la classe politique reste elle aussi assez préoccupée. Comme pour dire que la Cédéao si pressée de savoir conformément à sa résolution du 16 septembre, c’est-à-dire la tenue des élections dans les 6 mois suivant la prise du pouvoir par les forces spéciales de Mamadi, se fera prêter le violon de Cellou Dalein et de Sidya Touré quant à l’impérieuse urgence que la transition soit la plus courte possible.
Après l’échec de la deadline fixée par l’organisation ouest-africaine, mise devant les faits accomplis de l’impossibilité de la tenue matérielle des élections avant le 15 mars, la mission viendra donc constater et écouter les autorités guinéennes quant au plan de retour à l’ordre constitutionnel. Sur cette question, le CNRD va-t-il encore continuer à se cacher derrière le conseil national de transition devant se prononcer sur la durée de la transition et travailler sur le cadre légal et institutionnel du processus électoral ? Par conséquent, ce qui ferait du CNT le fer de lance à ce niveau de la transition.
Par ailleurs, si on suppose que la constitution de 2010 était à défendre parce que consensuelle et moins mauvaise, il va de soi qu’on ne devrait pas y passer assez de temps. Qu’on a juste à la dépoussiérer. Ainsi, comme lors de la dernière transition au Nigeria, tenir des élections en une année.
Kabinet Fofana