Voilà ce à quoi ressemble l’un des secteurs névralgiques de l’économie nationale, au grand dam des pauvres populations. Un domaine hautement infesté par le clanisme, la magouille et l’affairisme.
Des cadres se trouvant à la présidence de la République bénéficiant des titres pompeux de Ministres Conseillers et ceux qui sont dans les méandres du Ministère de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime, ont fait de ce domaine le terreau fertile de leur enrichissement illicite, un vrai centre d’affaires scabreuses. Pis, un champ de mine d’or à leur portée.
Au gré de leurs humeurs et intérêts, ils font et défont les quelques opérateurs économiques audacieux qui ont pris le risque d’injecter leur fortune dans ce secteur en vue non seulement de contribuer au développement socio-économique de leur cher pays, mais aussi de faciliter l’accès aux ressources aquatiques par leurs concitoyens.
Au sommet, un système. Un système bien lubrifié, bien structuré, de sorte que malgré le nombre colossal des victimes engendrées, asphyxie le domaine sans vacarme. Un scénario digne d’une association des sorciers, où on offre en offrande n’importe quelle personne qu’on estimerait être le gage de l’équilibre de l’organisation.
A la clé, une stratégie, celle de faire des sales besognes en se servant de leurs titres et de leur proximité avec le Président de la République pour infliger du tort sans aucune once de pitié à leurs concitoyens.
Au vu et au su impuissant de tous, ils manigancent des stratagèmes aboutissant au retrait des licences dûment acquises par certains dont ils considèreraient être désormais des avertis sur le fonctionnement de leur système.
Donc, ceux dont la main ne saurait plus flouer leurs regards, pour les remettre aux novices qui sembleraient être maniables à leur guise.
Que se passe-t-il exactement dans ce domaine ?
Nous ne le dirons jamais assez. Comme préalablement briefer, nombreux de nos concitoyens ont péri dans la marre de magouilles de ce clan mafieux résidant auprès du président de la république à Sekhoutoureyah.
La récente tentative de cette noyade est celle orientée dans la direction de la Société de Pêche DJIGUINAI.
Pour rappel, la Société DJIGUINAI à travers son PDG avait introduit auprès du Président de la République une demande d’obtention de quatre licences de pêche pour ses quatre bateaux.
Le Président de la République ayant accédé à la demande, a effectivement émis le nombre de licences sollicitées par la société. Mais, malheureusement c’est seulement trois licences qui parviendront à destination. La quatrième quant à elle, a été victime d’un naufrage de parcours entre les mains de la personne par laquelle elles ont transité avant d’arriver à destination.
Comme si cela ne suffisait pas, il faut donc enfoncer le clou. Sauf que cette fois, peut-être sans le savoir, ils ont mis la barre très haut, jusqu’à franchir le rubicond. L’excès conduit toujours à l’abîme.
Alors que trois bonnes années durant, les trois bateaux de la société flottent sur les eaux nationales. Ils sont dans les normes et s’acquittent convenablement de toutes les taxes relatives aux activités de la pêche. Patatras, le Ministre en charge de la pêche adresse un courrier à l’attention du PDG de DJIGUINAI, dans lequel, il l’informe du retrait des trois licences sans pour autant prendre la peine de lui signifier les raisons de ce retrait.
Conformiste qu’il est, sans protestation aucune, le PDG de la société a obtemperé aux injonctions. Mais avant, il a sollicité obtenir de Monsieur le Ministre les motifs justes de cette décision, en vain.
La seule réponse qui a filtré de cet entretien est celle de dire que la décision provient du “haut lieu” sans un détail supplémentaire. C’est ainsi que le PDG s’est exécuté en déposant tous les documents des engins, crainte de ne pas voir ses bateaux arrêter. Malgré sa promptitude, les flottes n’ont pas pu échapper à la crainte. Car, elles seront toutes arraisonnées.
Pour quelles raisons ?
Jusqu’à date, pas une cause officielle avancée pour justifier l’arrêt des activités des bateaux.
Est-ce-que sommes-nous réellement dans un Etat normal, où les grands commis de l’Etat, fussent-ils les Ministres Conseillers ou Ministres tout court, sous un coup de foudre, peuvent se lever, selon leur desidérata, pour retirer des bateaux des mains de Paul et les remettre à Pierre, pourvu que leurs besoins égoïstes soient assouvis ?
Si rien n’est fait pour mettre un terme à une telle situation, nous courrons de grands risques.
Trop c’est trop !
Oumar Djiguinè KALLO