Le rendez-vous avec l‘histoire. Nous devons forcément marquer les points. Nous devons courageusement soigner notre passé au présent pour continuer la marche. Rien n’est encore trop tard. D’ailleurs nous le savons. Plusieurs nations ont mis du temps à se construire. Certaines révolutions ont mis des décennies, voire des siècles à produire des résultats probants. Mais rien n’a été fait au hasard. Tout a été pensé. Et à chaque fois qu’ils ont senti le besoin d’apprendre un peu plus sur les démarches à entreprendre, ils n’ont pas hésité. Ils ont fait faire à leurs enfants d’études nécessaires pour faire face aux nombreux défis. Tout s’est fait avec le temps, mais intelligemment.
Si nous considérons cette transition comme une aubaine, nous ne devons pas emprunter des chemins tortueux. Nous ne devons craindre de heurter par moment certains de nos compatriotes. Parce que, les actions qui permettront des changements que nous désirons tous, ne ferons pas que des heureux. Le plus important, est d’expliquer dans les détails, ce qu’on veut faire et comment on compte s’y prendre. L’explication doit accompagner toutes les actions, en associant de bons exemples. Nous n’avons pas un problème de compréhension et quel que soit la complexité des défis, nous savons les affronter. Et lorsque c’est de manière collégiale, nous les relevons sans difficulté majeure.
Le défi de la justice : c’est l’un des plus grands. Depuis des années, les gouvernants ont préparé des réformes. Ils ont même opéré quelques-unes. Le corps des magistrats est à présent valorisé, grâce à leur statut particulier. Des formations leurs sont données, ici et à l’étranger. Il est maintenant temps de mettre à l’épreuve tous ceux qui travaillent dans ce domaine. C’est le moment pour les magistrats de prouver, que l’argent englouti dans les actions qui sont en train d’améliorer leurs conditions de vie, n’a pas été investi pour rien. Le moins qu’on puisse dire, ils ont là, la bonne occasion, pour démontrer qu’ils ne sont pas manipulables.
Aussi bien pour les dossiers pendant devant la cour de répression des infractions économiques et financières et pour le dossier du 28 septembre, ils sont appelés à être professionnels et courageux. Certaines situations peuvent les motiver à s’écarter du bon sens, mais ils doivent garder à l’esprit que les décisions de maintenant, détermineront l’avenir de la Guinée. Le bon sens guide. Il aide à décider pour le bien de la Guinée, même si un accusé de détournement de dénier public devrait être acquitté ou condamné. Le bon sens aide à recoudre, sinon renforcer le tissu social, même si un inculpé pour meurtre devrait être condamné ou acquitté. Parce que la justice est faite pour punir certes, mais pour réparer et réconcilier aussi.
Les actions de développement ne doivent pour autant être retardé. Ce serait une erreur de consentir moins d’efforts dans le domaine agricole, parce qu’on veut laisser le soin à un gouvernement élu de le faire. Après tout, c’est un autre défi. Nous devons absolument le relever pour réussir le pari du développement que nous ambitionnons tous.
Jacques Lewa LENO