La diplomatie est le prolongement de la politique interne d’un pays. Si son intensification se révèle opportune en période normale, celle-ci se trouve moins bénéfique en transition. En raison de la discontinuité légale.
L’enchevêtrement des pressions au niveau régional et international entrave l’efficacité de l’activité diplomatique. Ce qui pose l’opportunité par exemple du rappel des ambassadeurs, notamment dans les pays comme la France ou les USA. Pour ces pays, on ne peut opposer le principe de réciprocité. En rappel par exemple, le nouvel ambassadeur des USA a présenté récemment sa lettre de créance. Alors que des pays comme l’Italie ou l’Espagne ayant aussi présenté leurs lettres de créance au président de la transition, n’y verront aucun problème à délivrer l’agrément à l’ambassadeur qui sera prochainement nommé dans les capitales de ces pays.
Outre cet aspect de la question, il y a aussi bien sous Alpha Condé que depuis le 05 Septembre, la prise en charge des représentations diplomatiques coûte énormément à l’Etat. C’est en moyenne 40 millions d’euros qui sont déboursés tous les ans pour payer salaires, loyers et rapatriement dans certains cas de cadres des ambassades qui décèdent. Il y a à se demander aujourd’hui s’il ne faut plutôt pas opter pour une rationalisation de l’ouverture de représentations dans les seuls pays qui en valent la peine.
C’est bien d’ailleurs pourquoi il a été instruit par le conseil des ministres la mise en place d’une commission interministérielle devant faire l’inventaire des cotisations au titre de l’appartenance de la Guinée aux différentes organisations. Adhérant dans 260 organisations, selon un reporting réalisé en juillet 2021, la part des cotisations de la Guinée se chiffre à un peu plus de 13 millions d’euros par an. Faudra-t-il continuer à rester dans autant d’organisations si cela ne nous profite pas. Surtout que la tendance pour la plupart des pays africains est la diminution des droits de participation.
Le Nigeria pour 390 organisations, s’y est retiré dans près de 90 organisations. Pour des arriérés estimés en 2011 à plus de 80 millions d’euros, hormis les 8 millions d’euros d’échéance, les impayés s’élèvent aujourd’hui à près de 30 millions d’euros. Cette année, à part les 270.000 dollars payés à l’ONU, il n’y a pas encore eu de paiements.
Des pistes d’analyse seraient par exemple la prise en compte de l’importance de l’Organisation ou l’Institution d’affiliation, la présence ou non de cadres guinéens en son sein, le montant des contributions annuelles ainsi que des arriérés dus. Pour donc un montant consolidé des contributions annuelles non payées à date s’élevant à 8 896 737 USD et celui des arriérés à 30 495 684 USD ; alors que la majorité des paiements annuels effectués provient des « dépenses communes », il va sans dire que la faiblesse des crédits alloués au budget du Ministère des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger, est un problème qu’il faille aussi régler pour espérer faire de notre présence internationale un levier économique au service de la diplomatie guinéenne.