L’école guinéenne ! C’est encore parti pour une nouvelle année scolaire. Hors mises les grandes indignations, promesses et annonces, le système ne connaît encore aucun progrès. Les bâtiments restent les mêmes, le niveau des enseignants et le manque criant d’enseignants. C’est aussi ça, la gouvernance scolaire guinéenne.
C’est encore parti pour neuf mois de cours pour les élèves, les enseignants et encadreurs dans les établissements scolaires du pays. Neuf mois, oui ! c’est la durée sur papier, du calendrier scolaire en Guinée. Après théoriquement trois mois de vacances, les portes de l’école se rouvrent en Guinée, pratiquement dans les mêmes conditions et avec les mêmes problèmes.
Comme il est de coutume chez nous en Guinée, gouvernants et gouvernés ne s’indignent que face aux conséquences, mais jamais face aux causes et du coup, les problèmes ne trouvent solution que de façon conjoncturelle.
Il y a quelques semaines, les résultats des examens nationaux faisaient une vague d’indignation et chacun semblait avoir le remède le plus efficace au mal dont souffre le système éducatif guinéen. Enseignants, syndicalistes, sociologues, journalistes et surtout le département de tutelle qui paraissait dans l’élan de nous proposer un nouveau plan à la rentrée, chacun a pu dire ce qu’il a pu, mais le problème est resté sur ce qu’il faut faire pour effectivement soigner le mal et proposer mieux.
Dans les fora, les studios de radios et plateaux de télé, le ministère de l’enseignement pré-universitaire faisait croire et continue d’ailleurs de nous faire croire que c’est une nouvelle ère qui commence pour l’école guinéenne.
Des promesses, même les plus irréalistes et folles nous sont faites et faites aux élèves, mais en réalité, le mal est si profond que les mots seuls ne peuvent suffire pour repenser notre système éducatif.
On ne le dira pas assez, l’école guinéenne manque d’enseignants. Elle en manque aussi bien en quantité qu’en qualité, puisqu’un formateur, c’est bien celui qui est d’abord formé et l’accepte de façon perpétuelle.
Pour ce qui est de la quantité, je le dis juste, mais les autorités en charge le savent mieux que quiconque, puisqu’elles en parlent sans cesse mais peinent à y trouver la solution.
Qualité ! C’est d’ailleurs encore pire. Après des échecs cuisants dans les examens nationaux, c’était comme si tout allait changer cette année, tellement, le bruit était fort. Mais voyez vous-mêmes, qu’est ce qui a concrètement été fait, si ce n’est quelques soi-disant formations de formateurs en deux ou trois jours pour espérer tout changer d’un claquement de doigts.
Messieurs, mesdames guinéennes, arrêtons de marquer contre notre propre en passant duper je ne sais qui, alors que notre système va de mal en pire. Repensons profondément avec sérieux et de façon durable notre école, et sortons des beaux discours.
À bientôt pour de nouveaux résultats !
Daouda Mohamed CAMARA