En début de semaine, des images du président de la junte au pouvoir, susurrant dans l’oreille de son Premier ministre, à juste raison, ont fait le tour des réseaux sociaux. Elles ont déchainé des passions donnant lieu parfois à des raccourcis qui mettent un vernis sur une relation qui demeure, selon de bonnes sources, atrabilaire entre les deux hommes. C’est le lancement de la campagne accélérée de vaccination à Coyah, qui a permis cette mise en scelle d’un chef du gouvernement dont le sort reste encore balbutiant, par-dessus tout. Ce qui reste clair, c’est que le patron du palais de la colombe, a dû se raviser en dominant son obsession d’avoir paradoxalement plus de pouvoir sous un régime militaire. Il a dû regretter, à cet effet la réaction étonnamment impromptue et émotive qu’il a eue, suite à la rebaptisassion de l’aéroport de Conakry, du nom du défunt Président Ahmed Sekou Touré. Car, des informations qui ont été distillées plus tard, dans la journée au cours de laquelle il a laissé transparaître son état d’âme, étaient sans commune mesure sur la volonté de l’ancien fonctionnaire international, à claquer la porte d’un système dont il pourrait être, sans doute, comptable de son effritement éventuel, pour cette réaction qui a ouvert les vannes des critiques contre son Président. Bref, contre le système. Peut-être que c’est fait exprès. Pour quelle fin ? Question pour un champion ! « Les contradictions et humeurs d’un ministre sont exprimées très loin de la place publique. Il y a un cadre pour cela. Celui, par contre, qui fait fi de ce principe trop élémentaire de la gestion au sommet de l’État, s’exclut lui-même du groupe », a commenté un ancien haut commis de l’État. On est donc tenté de croire, que l’affichage médiatique du début de la semaine, qui a mis en scène le colonel-Président et son Premier Ministre, n’est qu’un simulacre d’entente. Une mise en scène qui consiste à ramener la sérénité indispensable au gouvernement, et au-delà, tout le système en construction.
Mognouma Cissé