L’ancien président algérien Abdelaziz Bouteflika a été enterré ce dimanche dans le carré des martyrs du cimetière d’El-Alia, près d’Alger, en présence du président Tebboune et de nombreux hauts responsables. Les autorités n’avaient pas décrété de deuil national, préférant faire profil bas pour un homme chassé du pouvoir par la rue et l’armée.
Le cercueil était sanglé sur un affût de canon et recouvert du drapeau algérien, comme c’est l’usage pour les moudjahidines, les vétérans de la guerre d’indépendance. Devant lui, un camion transportant huit officiers au garde à vous et un véhicule blindé fleuri qui le tirait, au milieu d’une escouade de motards en grand uniforme blanc.
Le convoi funéraire est arrivé au cimetière El-Alia sous les youyou d’un public rassemblé le long de la route. C’est dans ce même cimetière que reposent de grandes figures de l’indépendance et tous les anciens chefs de l’État. Tout le gouvernement, mais aussi le président Tebboune, le chef d’état-major et des diplomates étrangers étaient là, autour de la famille Bouteflika. La Garde républicaine a tiré plusieurs salves. Puis l’oraison funèbre a été prononcée par le ministre des moudjahidines et le cercueil a été porté en terre.
Une cérémonie a minima
De tout cela ressortait un sentiment général de discrétion. Pour solennelle qu’elles ont été, les obsèques d’Abdelaziz Bouteflika n’ont pas eu le prestige de celles de ses prédécesseurs. Une cérémonie a minima, pas de deuil national de huit jours comme pour Ben Bella ou Bendjedid, et loin du grandiose des funérailles de Boumédienne.
Une discrétion qui a déçu certains amis de l’ancien président, comme le diplomate Lakhdar Brahimi, ancien secrétaire général adjoint de l’ONU, qui l’a dit au micro de RFI. Toutefois, a-t-il prédit, « on n’a pas fini de parler de la vie et de la mort d’Abdelaziz Bouteflika ».