Dans la perception quasi générale des mentalités francophones, le service public est gratuit; d’où le droit d’accessibilité équitable pour tous les citoyens. Et pourtant la réalité révèle beaucoup de non-dits.
En effet, le système d’organisation de tout État comporte un mécanisme de prélèvement direct et indirect des taxes et impôts sur les agents économiques pour permettre aux institutions publiques de fonctionner et satisfaire les besoins des administrés.
Ces obligations fiscales ne concernent pas seulement que les producteurs (entreprises). Elles s’appliquent également aux consommateurs, donc les travailleurs et même les chômeurs communément appelés par les économistes “les passagers clandestins”. Que ceux-ci vivent de l’assistance sociale de l’État ou de la solidarité parentale, ils demeurent des acteurs du circuit économique.
Par exemple, chaque fois qu’un consommateur achète un litre de carburant, un pass internet, un abonnement TV ou un jus de fruit, 18% de TVA sur le prix sont reversés dans les caisses de l’État. Et aussi lorsque les dirigeants publics contractent une dette intérieure ou extérieure, ils le font au nom des citoyens qui représentent leur source de légitimité.
C’est pourquoi, l’argent public collecté doit servir à satisfaire leurs besoins en sécurité, santé, éducation, infrastructures etc. Et puisque le payement est indirect donc inévitable, la non-satisfaction des bénéficiaires est synonyme d’abus. Cela est aussi valable s’il y a un écart de qualité entre ce qui est prélevé et le service public rendu.
D’où le droit consacré aux citoyens d’être revendicatifs et exigeants vis-à-vis de la gestion publique. Cela doit juste se faire dans les formes et limites prévues par la loi. C’est d’ailleurs en se fondant sur cette logique que le législateur (députés élus) a rendu l’État justiciable et instaurer le principe de redevabilité des gestionnaires publics.
Alors les citoyens doivent comprendre que l’État dans toutes ses formes, doit être à leur service. Du salaire du président à celui du dernier planton de l’administration en passant par les munitions des forces de défense, les tenues et le gaz lacrymogène des agents de sécurité, ce sont les citoyens qui payent la facture.
À ce titre, ils méritent respect, attention et bienveillance de la part de ceux qui les gouvernent.
Aliou BAH
MoDeL