La mission de l’ONU au Mali a annoncé jeudi la reprise de ses opérations aériennes, suspendues depuis la semaine passée, à la suite, selon elle, d’une réorganisation par les autorités maliennes du processus d’approbation des vols au-dessus du territoire en conflit.
« À la faveur d’une série de discussions fructueuses avec les autorités maliennes, la Minusma reprend ses opérations aériennes », a indiqué la Minusma. Le premier vol doit avoir lieu vendredi, a précisé un porte-parole à l’AFP.
L’ONU avait confirmé lundi que ses vols au Mali étaient suspendus depuis la fin de la semaine précédente, à l’exception des évacuations médicales. L’ONU avait invoqué l’instauration de nouvelles procédures par le gouvernement malien, dominé par les militaires arrivés au pouvoir à la faveur d’un putsch en août 2020.
Cette suspension des opérations aériennes de la Minusma, qui effectue constamment des vols entre la sous-région et le Mali, avait lieu dans un contexte de bras de fer diplomatique entre la junte d’une part et l’organisation des Etats ouest-africains Cédéao et une partie de la communauté internationale d’autre part. La Cédéao a décidé le 9 janvier de fermer les frontières avec le Mali pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années.
La junte a pris une mesure analogue avec les Etats de la Cédéao en retour. Depuis est posée la question de la liberté de mouvement des appareils non seulement civils, mais aussi militaires entrant ou sortant de l’espace aérien en provenance ou vers les Etats ouest-africains en question. Cette question est posée non seulement pour la Minusma, mais aussi pour la France, engagée militairement au Sahel.
L’armée allemande a indiqué jeudi qu’un de ses Airbus A400M à destination du Niger avec environ 80 militaires à bord s’était vu refuser le droit de survoler le Mali. Le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric avait refusé de dire, mardi devant la presse, si les nouvelles procédures instituées par la junte pour les vols étaient liées à la fermeture des frontières et donc pouvaient être l’effet des sanctions ouest-africaines. « Il y a deux choses: les procédures elles-mêmes, et le motif de ces procédures. Ce n’est pas à nous de nous prononcer sur le motif », avait-il dit.
Les autorités maliennes ne se sont pas exprimées sur le sujet. La Minusma a souligné jeudi que c’était elle qui avait suspendu ses vols « dans l’attente de la finalisation » des nouvelles modalités. La Minusma utilise ses moyens aériens pour ses opérations: transport de troupes, de personnel ou de matériel ou opérations de sécurisation au sol.
Ces moyens sont aussi mobilisés en faveur des partenaires maliens. La Minusma a évacué près de 200 soldats maliens en 2021, indiquait une lettre adressée début janvier par le secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité.
Source : AFP