Les lanceurs d’alerte peuvent désormais pousser un gros soupir, en sachant que les dénonciations de corruption dont ils sont à la base, qu’elles soient sérieuses ou fantaisistes, peuvent concentrer les attentions des autorités judiciaires.
Sous le régime d’Alpha Condé, c’était pratiquement peine perdue. Et pourtant, cela est nécessaire dans le but d’éclairer les lanternes, en vue d’inculper ou disculper les mis en cause et condamner ou célébrer les lanceurs d’alertes.
Hier, la junte au pouvoir a dépoussiéré un dossier pendant devant le TPI de Kaloum dont l’orientation avait pris une toute autre direction. Celle qui consiste à clouer au pilori les dénonciateurs et à présenter l’accusé, sans aucune forme de procès, comme étant la victime d’une cabale. Il s’agit du tristement célèbre dossier Nabayagate, du nom de l’ancienne ministre de l’enseignement technique, Zenab Dramé.
La nouveauté dans le dossier, c’est la mise en cause de Ismael Dioubaté et Tibou Kamara, respectivement anciens ministres du budget et conseiller personnel du Chef de l’Etat, ancien ministre de l’industrie et des PME.
En attendant de savoir ce qui serait reproché à ces anciens dignitaires, loin d’être dans le secret de l’instruction, leur prise de position d’alors visant à disculper la mise en cause, et qui a été de nature, de l’avis de beaucoup d’observateurs, à biaiser la procédure judiciaire, serait constitutive des faits de complicité.
Aussi, en attendant d’aller dans le fond du dossier afin de savoir toute la vérité dans cette affaire, cette action judiciaire, une fois encore, peut avoir un effet dissuasif dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Sadikou