Kankan une ville de paix par excellence, une solidarité mutuelle entre toutes les communautés et confessions religieuses depuis des siècles, car elle reste une terre d’accueil pour le monde entier, notamment pour l’Afrique de l’Ouest. Très malheureusement, cet héritage est en danger, la colonne vertébrale de l’islam (la prière) est attaquée.
Nanfo Ismaeil Diaby, l’homme le plus courageux de la Guinée qui défi plus de 10 millions de guinéens et plus d’un milliard de la communauté musulmane du monde en profanant le pilier phare de l’islam avec le soutien de certains juristes. Bref, des saboteurs dans l’ambigüité et dans la confusion totale, en se cachant sous la couverture de la laïcité avec de la mauvaise foi tout en cherchant à défier nos lois, nos réalités historiques dans la ville sainte de Kankan, de l’islam et de la bonne cohabitation et cohésion nationales.
En réalité, Kankan a toujours édifié une religion de cohabitation exemplaire, une coexistence pacifique, une ville historique d’acceptation, de tolérance avec toutes les croyances religieuses et autres dont les animistes et les païens. Cependant, aucune de ces confessions aussi différentes soient-elles de l’islam ne s’est vu menacée ou inquiétée dans la pratique de leur Culte de quelque manière que ce soit. Il faut admettre que le message du Ministre ne fait pas trait avec la vraie question qui devrait être posée faisant objet de la profanation de la PRIÈRE, qui touche la sensibilité de toute la communauté islamique de la Guinée et du monde.
Cela est déjà une menace à l’ordre public et à la cohésion sociale qui n’est plus à démonter. Le dernier incident ne remonte que d’une semaine, NANFO étant donné ses multiples provocations a fini par allumer un feu qui menace tout le bien être social. Par conséquent, il serait salutaire d’agir à temps pour éviter tout désordre, prévenir vaut mieux que guérir. Le Ministre de la justice que nous félicitons d’ailleurs de passage dans ses projets courageux et ambitieux consistant à promouvoir la justice et le droit de l’homme en Guinée, n’a-t ’il pas doublement fourvoyé la liberté en s’autoproclamant protecteur de l’acteur et le promoteur de la profanation de l’islam ! Je souhaite qu’il ait voulu dire le contraire.
Monsieur, il est important de décontextualiser le débat sur cette question très inquiétante aujourd’hui. Il est cordialement souhaitable de vous méfier d’une lecture limitée des versets du Coran en instrumentalisant l’islam sur ces genres de questions, dont l’appréciation revient au spécialistes des disciplines comme la théologie, le droit, la psychologie, la sociologie et autres.
Tout de même, il faut reconnaitre que Nanfo est un prédicateur qui fait de la profanation de l’Islam et dont le cas est définitivement tranché par la cour suprême. En clair, la communauté musulmane a son culte, son dogme et ses rites religieux que ce Nanfo se permet de profaner, d’avilir délibérément et en toute conscience, sous prétexte qu’il est dans un pays laïc. Monsieur le Ministre, la laïcité deviendrait-elle une religion en soi ou un instrument discriminatoire contre des pratiques religieuses en protégeant celui qui profane une religion comme l’islam ?
À mon humble avis, la laïcité, comme mode vie, se définit en droit, comme le « principe de séparation dans l’État de la société civile et de la société religieuse » et « d’impartialité ou de neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses ». La laïcité s’oppose à la reconnaissance d’une religion d’État. Toutefois, le principe de séparation entre l’État et les religions peut trouver des applications différentes selon les pays.
En effet, le droit ne peut nier l’existence de la religion, du fait qu’elle existe. C’est une donnée qu’il doit prendre en compte. Il ne peut pas l’ignorer et doit en assurer le libre exercice. La religion ne peut nier l’existence du droit. D’autant que la religion est un ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport de l’homme avec le sacré.
C’est un ensemble de pratiques et de rites spécifiques propres à chaque religion. Il sied donc que blasphémer et saboter la rituelle prière d’autrui est une atteinte à sa foi et à sa croyance, chose condamnée dans nos lois. Les musulmans ne forcent quiconque d’être musulman, d’ailleurs la liberté religieuse est un principe sacré en islam avant la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. Monsieur le Ministre, si l’article 18 de ladite déclaration des droits de l’homme disposent :
« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ».
Il était également audacieux de bien vouloir appliquer l’intégralité de ce droit de demander cordialement à Monsieur NANFO de bien créer sa propre religion en ignorant carrément les symboles et les piliers sacrés de l’Islam pour toute fin de profanation et de blasphème.
En somme, je rappelle qu’il y a eu la révision en 2015 et l’adoption en 2016 de la loi n ° 98/036 du 31 décembre 1998 portant sur le code pénal dans son chapitre IV : Exercice des cultes. Parag: Entrave au libre exercice des cultes. L’Article 211 : Sera punie d’une amende de 50.000 à 100.000 francs guinéens toute personne qui aura, d’une manière quelconque, profané :
1 – Les lieux destinés ou servant au moment des faits à l’exercice d’un culte ;
2 – Les objets d’un culte, dans les lieux ci-dessus indiqués. Nous sommes convaincus que nos autorités de la transition avec leur bonne volonté et leur esprit patriotique de la refondation, mesureront nos inquiétudes dans le même sens que leurs engagements en faveur de la construction d’un Etat de droit pour la paix, la solidarité et la quiétude grâce au respect des devoirs, des droits et des libertés fondamentales, gage d’un développement durable.
MANSARE Ibrahime, PHD.