Depuis l’avènement du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD), le Dimanche 5 Septembre 2021, un débat polarise les attentions en Guinée : le renouvellement de la classe politique.
Des voix, non des moindres, appellent au rajeunissement de l’actuelle classe politique de notre pays.
Si d’aucuns soutiennent l’idée de cette sempiternelle recommandation de plus d’un et optent pour l’exclusion des vieux politiciens, d’autres par contre ne l’entendent pas de cette oreille.
Pour cette frange importante de l’opinion, la jeunesse actuelle n’est pas suffisamment engagée et prête pour remplacer cette vieille classe politique désapprouvée aujourd’hui par plus d’une personne.
Il est tout à fait évident que la classe politique guinéenne doit faire sa mue. Cela est plus qu’une nécessité aujourd’hui, c’est une urgence. Mais, la véritable question qu’il faut se poser, est qui peut mettre en œuvre ce processus de renouvellement ?
Le renouvellement de la classe politique ne se décrète ni ne s’offre sur un plateau d’or. Il se mérite, se provoque. Il ne peut se faire, comme dirait Jean Jacques M’Bungani, que par des élections.
Même si nous procédons tout de suite au rajeunissement à travers une institutionnalisation du renouvellement de la classe politique dans notre pays, si les anciennes pratiques politiques continuent, nous continuerons à tourner en rond, mais le résultat escompté tardera toujours à venir.
La renaissance, ce n’est pas seulement enlever des vieux et mettre des jeunes. Mais, c’est aussi changer la manière de faire la politique dans notre pays pour que tout aille pour le mieux.
Plutôt que de chercher à renouveler à tout prix l’actuelle classe politique guinéenne, il serait important de rétablir une véritable éthique politique. Que la classe politique tout comme les populations changent de façon de penser, d’agir.
Ce n’est guère parce que les principales figures de la classe politique sont du troisième âge pour la plupart que la politique guinéenne prend des rides ou qu’elle est piètre. Tout dépend de la probité morale et le niveau intellectuel des hommes ou des femmes qui la pratiquent dans notre pays. Ce n’est pas forcément une question d’âge, car certains jeunes sont pires que cette vieille classe politique que nous voulons envoyer en congé maintenant.
Ikala Engunda disait : « le renouvellement de la classe politique ne consiste pas à remplacer des vieux par des jeunes, mais à renverser l’échelle des valeurs afin de remplacer l’immoralité par la moralité, la malhonnêteté par l’intégrité, la traitrise par le patriotisme. Voilà le vrai renouvellement.»
D’ailleurs, comment le renouvellement de l’actuelle classe politique guinéenne est possible quand la plupart des jeunes qui sont dans des formations politiques sont malheureusement des sous-fifres ?
En clair, ce n’est pas forcément le remplacement des vieux par des jeunes seulement qui pourra changer les pratiques politiques rétrogrades dans notre pays. Il faut rétablir une véritable éthique politique, instaurer une autre façon de faire la politique dans notre pays.
Le renouvellement de la classe politique guinéenne, à tout prendre, est inéluctable, car d’une manière ou d’une autre, la loi de la sélection naturelle des choses élimera au fur et à mesure cette vieille classe politique.
À partir de ce moment, de nouveaux leaderships s’affirmeront forcement. Cela est tout à fait dans l’ordre naturel des choses.
Sayon Mara, Juriste.