La continuité dans les bonnes œuvres en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations est une dynamique implacable de premier ordre à laquelle l’État s’inscrit pour l’atteinte constante de ces objectifs qui sont les siens dans un pays. C’est dans cet esprit que je m’intéresse au tout nouvel échangeur, désormais Pont Paul Kagamé de Kagbelen. Le jargon populaire le raccourcirait certainement en » Pont Kagamé « .
En effet, les besoins cruciaux pour lesquels cet ouvrage a été initié et l’espoir qu’il suscite chez les habitants du Grand-Conakry n’a d’égal que l’attente de ces populations dans la facilité de leur déplacement en vue d’améliorer très substantiellement leur bien-être.
Les défis qui attendent le nouvel édifice baptisé pont Paul Kagamé de Kagbelen sont à la fois multiples, urgents et exigeants.
D’une manière générale, celui-ci ne saurait être détaché des principaux enjeux qui assaillent systématiquement les autres artères principales urbaines de notre capitale, dont la forme urbaine quasi linéaire jusqu’au Km36 et Kagbelen est une des causes majeures. J’en parlerai en détail ultérieurement.
Dans les limites de la tolérance technique, on peut signaler les risques suivants, dont certains ont déjà commencé :
1) L’ absence d’aire aménagée pour le stationnements des taxis de toute catégorie confondue fait déjà son effet d’encombrement à même sur la chaussée, côté Keitayah, au lendemain de la mise en service de cet ouvrage;
2) La traversée de chaussée par les piétons sur l’axe km 36 – Dubréka étant prévue en passage clouté devant la partie giratoire de l’échangeur, mais les piétons continuent déjà de traverser la chaussée un.peu partout dans un désordre total, au risque des accidents de la route qui pourraient en survenir;
3) La partie giratoire en bas du pont constitue la zone la plus vulnérable de cet édifice, avec un mode de fonctionnement qui exige des passages alternés entre les différents véhicules qui passent par là, causant ainsi des étapes de ralentissements plus ou moins considérables, en fonction du degré d’affluence de ces véhicules vers le giratoire;
4) Les îlots de séparation qui y sont bâtis sont des lieux habituellement de convoitise (comme du côté marché ENTA) par des étalagistes, des marchands ambulants et certains mendiants, avec des risques élevés d’accidents de la route et de ralentissement de la circulation;
5) Les passages des piétons sur des bandes cloutées ou dans le désordre, diluaient la rapidité dans la circulation des véhicules à peu près comme dans n’importe quel giratoire au moment des grandes affluences, lorsque ces véhicules sont obligés d’alterner avec les traversées des piétons ou devant les feux tricolors;
6) Ce genre de fonctionnement d’échangeur est à préserver contre plusieurs autres formes d’encombrants physiques, y compris l’apparition des marchés spontanés qui pourraient l’envahir;
7) Son système d’évacuation des eaux pluviales doit être aussi préservé contre les déchets solides, notamment d’origine plastique;
8) D’une part, à moyen terme (moins de 20 ans), la démographie et le parc d’engins roulants augmenterait énormément dans Grand-Conakry, d’autre part l’axe km 36 – Dubréka (km 5) nécessiterait la réalisation d’une route en 2×2 voies. Dans ce cas, notre échangeur avec sa forme actuelle sera moins efficace face aux nouvelles exigences pour la circulation normale des engins roulants;
9) La sollicitation de cet édifice par rapport au prolongement de la 2×2 voies Kagbelen – Kouriah et sa position géographique dans Grand – Conakry faisant de lui l’échangeur le mieux placé à la croisée des grands chemins risque d’être moins suffisant par rapport à sa forme actuelle;
10) À l’avenir, d’une part, avec l’accroissement du nombre de véhicules roulant entre Kagbelen et km 36. D’autre part, notre échangeur est à moins de 700 m du chemin de fer qui pourrait lui aussi doubler ou tripler sa ligne de transport. Ainsi, les interruptions répétées de la circulation routière pour la sécurité qu’impose le passage des trains pourraient constamment perturbant au fonctionnement normal des véhicules sous le pont Paul Kagamé de Kagbelen;
11) Halte surtout aux risques d’accidents de la route qui pourraient naître de tout, y compris l’agression des lampadaires et autres objets routiers sur cet édifice;
12) Les engents de la police routière doivent être augmenter en effectif et moyens de travail exiger permanemment la discipline qui sied en pareille circonstance où certains conducteurs se tromperont à coup sûr entre ces multiples îlots dans le giratoire de ce nouvel ouvrage;
13) La majeure partie de l’effectif de cette police routière doit travailler à la périphérie de cet ouvrage et non essentiellement sous le pont, où des engins roulants seront arrêtés et attroupés à même sur la chaussée;
14) Notre esprit citoyen face à cette nouvelle infrastructure routière pourrait contribuer à ce que celle-ci nous rapporte assez de bienfaits, beaucoup de risques de faiblesses signalés dépendent du comportement humain des usagers de la route et des mêmes populations bénéficiaires de cet ouvrage.
Je suis assez large déjà pour ne pas commencer d’égrener par la suite mon chapelet de propositions de solutions sur des observations faites.
Loin de toute idée préconçue, je jetterai mon regard de technicien sur chaque initiative d’apporter du bonheur aux guinéens dont moi même en passant par le secteur routier en particulier, et les transports terrestres en général. À chacune de ces occasions j’essayerai comme depuis bientôt dix ans en consultant volontaire de contribuer modestement, cependant avec la même sincérité et courtoisie envers tous..
Ensemble, pour une Guinée de la grandeur…
Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées, chef d’entreprise en BTP