» SI TOUTES LES TRANSITIONS POLITIQUES ONT PRESQU’ ÉCHOUÉ EN GUINÉE DEPUIS 1984, L’ECHEC DE CELLE EN COURS SERAIT DÉVASTATEUR AUX EFFETS MULTIPLICATEURS NEGATIFS ET IRRÉVERSIBLE AU MOINS POUR 4 GÉNÉRATIONS … »
Or ,plus le temps passe, plus l’espace transitionnel guinéen pose de nouvelles équations aux inconnus multiples qu’il faille résoudre immédiatement pour éviter l’éjaculation ou le précipice irréversible.
Pour beaucoup d’analystes, le vrai problème à évacuer avant qu’il ne soit trop tard reste celui de la lecture objective des « agendas cachés » des différentes et principales parties prenantes.
J’ai toute l’impression que les acteurs politiques guinéens jouent au » chat et à la sourie » et se mentent sur toute la ligne.
Voici selon la lecture les différents acteurs et leurs » agendas cachés » peu ou non exprimés :
1- Les leaders politiques de la vielle garde de plus de la soixantaine en majorités des anciens commis de l’Etat.
Ils souhaitent aller rapidement aux élections non pas par patriotisme mais pour éviter un vieillissement politiquement ingérable.
Ils veulent une transition classique chargée des élections et non des reformes profondes dont les effets de mauvaise gestion peuvent les rattraper.
Ainsi même s’ils savent que les secteurs vitaux de la Nation sont déliquescents au point de nécessiter des reformes profondes dans la durée, ils préfèrent aller vite et accéder au pouvoir et tampis.
Il est donc nécessaire de les ramener à la raison et dans l’intérêt de la Nation par un dialogue franc.
2- Les jeunes leaders politiques de la cinquentaine .
Ils souhaitent en général que la transition aille en profondeur des reformes pour écarter les vieux acteurs politiques qui sont en général soupçonnés d’avoir volé l’Etat.
C’est évident qu’ils pensent ainsi pour leurs intérêts et pas obligatoirement ceux du peuple.
3- Les acteurs de la société civile opposés.
Eux sont pour une transition classique et s’alignent apparemment derrière les principes erronés de la communauté internationale.
Ils sont le plus souvent la marionnette des vieux acteurs politiques et parlent apparemment au non du peuple.
4- Les acteurs de la société civile qui sont avec les autorités de la transition.
Eux sont pour des reformes profondes allant jusqu’à la refondation de l’Etat avec une transition longue.
5- Le peuple innocent et manipulable.
Le peuple en général est sans position stable et vascie en fonction des manipulations surtout politiciennes.
En réalité il est accroché à son bien être s’il est rassuré.
6-La communauté internationale.
Elle est prisonnière de ses principes classiques pour s’aligner et soutenir des transitions courtes chargées des élections.
Chaque acteurs opposés s’aligne derrière cette communauté pour réussir les pressions.
En tout état de cause, tous ces non dits et ces agendas doivent être mis ensemble dans le cadre d’un dialogue ouvert où seul le peuple doit juger et choisir la voie ,la forme et la durée e cette transition de tous les espoirs et de tous les risques.
Que ALLAH sauve ce pays.
Aimé Stéphane MANSARE
Expert consultant en Sciences sociales du développement.