Officiellement, le procès des massacres du 28 septembre s’est ouvert ce mercredi 28 septembre 2022, au tribunal ad-hoc au sein de la cour d’appel de Conakry. Au cours de la cérémonie d’inauguration de ce palais de justice, notre rédaction a pris des réactions du ministre de la justice et des droits de l’Homme et l’avocat de l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara.
Selon le ministre Charles Wright, ce jour est un évènement important. Un événement capital qui va marquer des sceaux indélébiles dans l’histoire judiciaire de notre pays.
«Et nous nous en réjouissons parce que le peuple de Guinée viendra connaître ses véritables bourreaux et des responsabilités dans cette affaire viendront à être situées. Ceux-là qui ont contribué à la conception, à la préparation ou l’exécution de ce massacre seront connus et la sentence tombera certainement. Si nous salué cet événement, nous avions émis des réservés quant à l’organisation parce que les délais prévus pour ces assises ne cadrent pas avec les normes juridiques. Le bâtiment lui-même vous voyez qui vient de nous être rendu il y a quelques heures, les habitants qui devront l’occuper, c’est-à-dire les magistrats, les tenanciers du temple ne le connaissent pas. Ils n’ont même pas fait la reconnaissance encore au point qu’on ne connait pas ses usages, ses horaires, ses interdits. Le bâtiment n’a pas encore livré tous ses secrets. Les magistrats eux-mêmes viennent d’être nommés il y a une semaine à peine. Le dossier n’est pas en leur possession et quand bien même il ne le serait. Ils ne le possèdent pas intellectuellement parce qu’il faut le compresser, le tourner, le retourner, le scruter, le palper, le connaître, en avoir lui une grande intelligence. Toute chose qui ne peut pas se matérialiser en l’état », a signalé Alphonse Charles Wright.
Le garde des sceaux a aussi fait savoir que, face à ces dérives, à ces manquements, à ces infirmités, « que nous dénonçons, les assises ne peuvent pas pleinement se tenir. L’on va peut-être se fier à des discours redondants. Déjà l’heure prévue ça n’a pas été respecté, on est en train de jouer sur le facteur temps pour faire partir la journée mais l’ouverture ne constitue pas chez des techniciens en des solennités, en des discours. L’ouverture de ce procès consiste à nous dire l’ordonnance de renvoi à faire défiler les accusés et à les identifier. »
Pour sa part, l’avocat de »Toumba » Diakité s’est exprimé sur l’emprisonnement de Dadis et autres :
«L’incarcération de ce trio (Dadis, Thiégboro et Pivi) n’a été qu’une scène et juste application de la loi. Les juges l’ont cadré dans sans contour ni de détour la loi de législateur qui l’a prévu ainsi. Et ça n’a été que retardataire la destination de tous ceux-là qui ont été inculpés chez la maison centrale et doivent tous y être domiciliés pour revêtir le costume de prisonnier pour comparaitre en l’état devant le juge. Alors tout commentaire contraire non avenue, le législateur dit que la veille de l’ouverture du procès toutes les personnes qui n’ont pas détenues doivent se constituer prisonnières à défaut de le faire une ordonnance de prise de corps à être rendue, c’est-à-dire qu’on les dépose à la maison centrale de force. »
Fatoumata Diabaté, pour lengo224.com