Tout d’abord, Monsieur le PM, j’ai été très heureux d’entendre dans votre déclaration de politique générale que le caractère résiliant de notre économie (avec un rythme de croissance de 5,2% à 2020 et environs 6% attendu pour 2021), la place parmi les plus performantes de l’Afrique Subsaharienne.
Toutefois, je serai d’autant ravi que vous considériez, monsieur le chef du gouvernement, que la valeur ajoutée de cette performance résiderait dans son incidence perceptible sur le quotidien de nos compatriotes en termes d’amélioration de leurs conditions de vie. Alors, si je ne vous dis pas que la majorité écrasante des guinéens ne ressentent pas cette performance sur leur vie avec les prix qui grimpent à l’exponentiel sur le marché, j’aurai manqué à ma responsabilité d’acteur de la société civile et je vous aurai trahi en étant au fait du quotidien du guinéen. Cela, qu’il ait voté ou pas pour votre champion pour son mandat encours, dont vous venez de décliner la première politique générale à mon sens. A cet effet, il vous revient de concilier ce succès au niveau macro à l’amélioration du revenu du guinéen, en conséquence ses conditions de vie.
Je me réjouis, d’entendre que le Président vous a mandaté avec votre gouvernement de conduire une « politique sociale forte, articulée sur la dynamique du partage de prospérité économique ». Espérant que vous aurez les mains libres et les moyens nécessaires avec le courage dans la limite du possible de traduire ces promesses en des actes concrets, je vous souhaite bonne chance.
Je me réjouis aussi d’entendre avec empressement de le voir dans les faits, que le gouvernement va serrer la ceinture, en réduisant son train de vie. Il faut tout de même reconnaitre les efforts de remise des factures d’eau et d’électricité en atténuation des effets de covid-19 courant 2020.
Par ailleurs, monsieur le PM, je comprends votre discours sur les PA comme réussite pour rétablir l’autorité de L’État…, mais cette autorité aurait pu avoir plus de sens, si justice avait été ou est rendue aux familles endeuillées et autour des biens publics/privés dévastés pendant les manifestations et autres. Je suis un fan de l’autorité de l’Etat, mais surtout quand elle est caractérisée par plus de devoirs de la part de l’Etat et de rigueur sur ses commis. Monsieur le PM, à ce niveau, je vous remercie d’avoir mentionné dans votre déclaration de politique, la nécessité de concilier « l’impératif de liberté et le devoir de la responsabilité » qui reste valable pour l’Etat et ses commis, qui doivent se montrer comme des modèles à suivre par les citoyens.
Par contre je serai d’accord et très d’accord même avec vous, que la défiance permanente des institutions n’est pas synonyme de garantie des libertés fondamentales ou de droits de l’homme, tout comme toute autorité de l’État qui ne s’appuie que sur la puissance publique.
En conséquence monsieur le chef du gouvernement, la victoire de la bataille électorale de votre champion et vos engagements dans cette déclaration de politique générale n’auront de sens et d’impacts positifs que lorsque vous réussirez à obtenir une forte adhésion des guinéens dans leur diversité. Alors avec une représentativité très majoritaire de l’opposition à l’extra parlementaire, l’Assemblée Nationale ne suffira pas pour le débat politique dans le contexte guinéen. Ainsi le dialogue franc structuré et inclusif serait la meilleure arme de succès pour vous.
Monsieur le PM, chef du gouvernement, je vous remercie et accorde le bénéfice du doute pour toutes ces bonnes annonces comme volonté de gouverner autrement de votre champion, tout en vous garantissant notre engagement par l’éveil citoyen (droit et devoir), le contrôle citoyen pour l’amélioration de la gouvernance, l’accompagnement des jeunes/femmes et la promotion du dialogue social pour garantir l’Etat de droit et la justice pour le développement dans la paix.
Abdoul Sacko, président de la COJELPAID