Il est accusé en 2020 par l’Inspection générale des Finances de détournements de deniers publics soit l’équivalent de 205 millions de dollars et d’association de malfaiteurs durant son passage à la primature. Avant-dernier premier ministre de Joseph Kabila, Augustin Matata PONYO MAPON, puisque c’est de lui qu’il s’agit, risque gros dans cette affaire qui défraie la chronique en RDC et sur le continent.
Au cœur de ses déboires, la gestion très controversée du dossier du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo en tant que premier ministre de l’époque.
Lundi, 05 juillet 2021, après plusieurs mois d’insistance du Président Tshisekedi, nouvel homme fort de la RDC ayant promis la rupture avec la mal gouvernance et sur demande expresse du procureur de la Cour de cassation, le Sénat a enfin procédé à la levée des immunités parlementaires et autorisé les poursuites judiciaires contre le sénateur et patron de ‘’Congo Challenge’’, le cabinet de Matata et par lequel, l’homme s’est offert récemment la générosité du ‘’goût-berne-et-ment’’ de “Don-Kass-De” et du pro-faussaire satrape Condé.
À l’époque, Matata fut l’expert “chevronné” sur qui le régime déconnecté de Conakry avait jeté tout son dévolu pour ce qui est jugé à tort comme étant la plus-value à apporter à un gouvernement de tocards appelés à s’approprier le GOUVERNER AUTREMENT; autrement dit : le goût de berner autrement.
Dans cette atmosphère de ni élèves ni maître, l’autre conseiller si cher et sans portefeuille du grimpeur en chef de Sékhoutouréyah, loin de son pays, s’est vu accablé dans ce dossier d’accusation avant de lâcher sur son compte twitter en ‘’bon martyr” et comme un “saint’’ : « de Conakry où je me trouve au service de l’Afrique, j’ai décidé d’écourter mon séjour de travail et de rentrer à Kinshasa pour faire face à une justice politiquement instrumentalisée. Je suis fier d’avoir servi mon pays dans la transparence et crois en la force de la vérité ». Augustin Matata Ponyo, présenté par l’IGF comme « l’auteur intellectuel de la débâcle » de Bukanga Lonzo doit répondre entre autres, de plusieurs griefs parmi lesquels figure en bonne place le choix du partenaire sud-africain Africom Commodities, chargé de la réalisation, de l’aménagement et de la gestion de ce projet, qui n’avait, précise le rapport, « que trois ans d’existence au moment de lasignature du contrat de gestion », note Jeune Afrique dans son article paru le 10 mai 2021.
La seule nouveauté dans cette affaire est que le pays de Mobutu amorce un nouveau cap en s’attaquant frontalement à l’impunité érigée en mode de gouvernance et qui plombe cette nation à la fois si riche et pauvre et asphyxiée par plusieurs années de guerres d’égo. C’est aussi un grand revers pour Alpha Condé et son clan qui, dans leur logique de tout détruire, se font aider quotidiennement par d’autres oiseaux de mauvais augure assimilables à Bernard Madoff le plus grand escroc du siècle.
Pendant ce temps, la justice guinéenne, elle, s’active avec son maître, à dépiécer le peu qu’il reste de la démocratie et des libertés fondamentales en Guinée.
Tous les droits constitutionnels dévolus à l’opposition sont confisqués et ceux qui osent dénoncer les dérives autoritaires du régime sont jetés en prison. Une prison consacrée pour la plupart à l’embastillage des militants de l’Union des Forces démocratiques de Guinée, principal frein à la dictature stalinienne en cours dans le pays.
Augustin Matata Ponyo Mapon a servi l’ex-dictature de son Congo natal avec ses gros pots de vins redoutés, il va sans doute garder encore pour longtemps le souvenir d’avoir amorcé le déclin de son entreprise de corruption auprès de ses élèves de Conakry.
Une mauvaise passe qui aura de la peine à passer pour la gouvernance palpitante de Condé.
Baba Kondo & Bourgui