Le RPG arc-en-ciel a fait le plein ce jeudi à son siège, à l’occasion de la réunion hebdomadaire de son bureau politique. Tous les visages emblématiques du parti ainsi que de ses alliés y étaient présents.
Ces différents courants, d’ordinaire farouchement opposés à l’idée de s’entendre, voire acharnés les uns contre les autres, ont pu dominer chacun ses égos pour aller discuter de l’avenir du parti.
Fait rare, voire rarissime que leur champion en prison n’a jamais permis pendant qu’il en avait tout le pouvoir, celui de mieux organiser le parti. Ce qui fut alors une grosse surprise.
La surprise est d’autant grande qu’avec une mobilisation de tout le gotha de responsables du parti pour marquer leur présence à un rendez-vous qui était une broutille, à cause de la situation actuelle.
Il est incontestable que le contexte confirme l’effet surprise. Les vainqueurs d’hier, des supposés vaincus d’aujourd’hui, réduits au silence décident désormais de s’affranchir de la peur et de l’angoisse créée par une solitude que leur imposent les nouveaux maitres du pays.
Ils ont certainement compris qu’il faut se remettre ensemble et agir ensemble, à défaut de péricliter.
Pour être réaliste, il est évident que cette première grande retrouvaille entre des anciens dignitaires contraints à se calfeutrer chez eux, bouche cousue, ne peut garantir la renaissance d’un parti en berne depuis l’éviction au pouvoir de son fondateur.
Elle peut cependant annoncer les couleurs de ce top départ.. Le chemin qui doit mener à cet idéal est alambiqué. Il est jonché d’embuches. L’objectif à atteindre est alors très loin, malgré la volonté affichée des dirigeants du parti jaune à désormais se parler franchement et sincèrement afin de s’entendre sur l’essentiel. ça ne peut pas être un long fleuve tranquille.
Pour y arriver, il faudra transcender les guerres d’égo qui résistent encore aux appels à l’unité, les agendas cachés des responsables qui prêchent pour leurs chapelles, la volonté de rupture de la jeunesse avec la cohorte de vieux cadres qui sont accusés de s’être arrogamment détournés des quotidiens difficiles des militants nécessiteux.
Dans ce tourbillon d’agitation et d’incertitudes pour le RPG, le rôle d’Alpha Condé s’avère déterminant, lui qui reste encore populaire au sein de son parti, malgré son obsession du pouvoir qui a empêché la restructuration de cette formation politique en vue de sa bonne organisation
Pour autant qu’Alpha Condé soit libre pour qu’il soit utile.
Mais justement, en raison du besoin de libération de l’ancien président, au parti, on est conscient de la complexité de la stratégie.
Faut-il en effet aller avec la manière forte pour obtenir cette libération ou bien faut -il caresser les nouveaux dirigeants pour éviter de subir la foudre de ces derniers. Toutes les options sont sur la table. Mais la plus plausible devrait être la dernière pour une question de survie. Le rapport de force n’étant plus nécessairement en faveur de l’ancien parti au pouvoir.
D’ailleurs, tout cela peut paraitre chimérique si la junte décide autrement, elle qui a dans ses mains, le sort de ces responsables du RPG dont le retour fait rêver les militants en vue de la reconquête du pouvoir qu’ils ont perdus sans coup férir.
Il faut alors pour le parti, démultiplier ces genres d’initiatives pour éviter un sort malheureux, sinon cette freloche ne peut pas sauver le navire jaune qui tangue.
Mognouma Cissé