Au Sénégal, le verdict concernant l’étudiant déguisé en femme pour remplacer son amie lors des épreuves du baccalauréat n’aura pas tardé. Arrêtés samedi 31 août à Diourbel, dans le centre du pays, ils ont tous les deux écopé ce jeudi 5 août d’un mois de prison, dont sept jours de prison ferme.
Avec notre correspondante à Dakar, Théa Ollivier
Seulement cinq jours après leur arrestation, l’étudiant et son amie, accusés de fraude et de complicité de fraude aux examens, sont passés devant le juge lors d’une audience publique de flagrants délits au tribunal de grande instance de Diourbel, où se sont succédé de nombreuses affaires.
Le verdict est tombé en fin de matinée après un peu plus d’une heure d’audience : un mois de prison dont sept jours de prison ferme, annonce leur avocat Me Serigne Diongue. Ce dernier est tout de même satisfait de la décision : « C’est sûr qu’ils s’attendaient à une plus lourde sanction. La peine telle que prévue par l’article qui sanctionne cette infraction-là va jusqu’à trois ans. Ils ont regretté, c’est ce qui a fait que le juge a été clément à leur encontre. »
Selon Malick Ciré Sy, représentant local de la Raddho – organisation pour la Défense des Droits de l’Homme présent à l’audience –, la bachelière a expliqué avoir été surmenée et avoir fait appel à son compagnon qui avait d’abord refusé. Le jeune homme a dit regretter son acte et a expliqué avoir agi par amitié et non par amour.
Il avait été démasqué par une surveillance lors de l’examen d’anglais du baccalauréat, habillé d’une robe et d’un foulard pour remplacer sa copine. Une photo qui avait rapidement fait le tour des réseaux sociaux et des médias, faisant l’objet de nombreuses critiques et de commentaires.
Des sanctions administratives possibles
Mais si l’affaire pénale est derrière eux, l’étudiant et la bachelière risquent encore de subir des sanctions disciplinaires comme l’interdiction de participer à tout examen de l’Éducation nationale ou de s’inscrire dans un établissement public du supérieur.
Cela inquiète leur avocat : « Les autorités universitaires et scolaires peuvent aussi décider d’autres sanctions qui sont indépendantes de la sanction pénale prononcée par le juge. Nous osons espérer que les autorités administratives puissent avoir le même degré de compréhension que le juge pénal pour que l’avenir de ces deux jeunes-là ne soit pas définitivement compromis. »
Les deux prévenus sont retournés en prison pour purger le reste de leur peine et devraient sortir dimanche 8 août.
RFI.