Addis-Abeba, capitale éthiopienne, accueille ce samedi 5 février le 35e sommet de l’Union africaine (UA) pour deux jours au siège de l’organisation panafricaine. Le chef de l’État sénégalais Macky Sall prend la présidence tournante de l’UA après le mandat du Congolais Félix Tshisekedi.
Dans son discours d’ouverture traditionnel, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat a défendu sa décision controversée d’accorder le statut d’observateur à Israël. Il a surtout pointé du doigt les lacunes de l’UA face aux défis du terrorisme et des coups d’État à répétition sur le continent.
Moussa Faki Mahamat parle même de handicap. Le président de la Commission de l’Union africaine n’a pas mâché ses mots sur les défis qui se posent à l’organisation : « Une dangereuse résurgence des changements anticonstitutionnels ainsi que le fléau du terrorisme qui prend une ampleur inégalée en gagnant des régions du continent jusque-là épargnées. »
Moussa Faki Mahamat estime que faute d’un sursaut d’intelligence et d’une nouvelle approche de l’Union africaine face à ces défis, se posent « de sérieuses questions sur sa capacité à faire taire les armes ». Il réclame notamment plus de pouvoir pour le président de la Commission de l’UA, plus de marge de manœuvre pour l’organisation sous peine, sinon, de la voir sombrer « dans un sommeil progressif au plan politique et diplomatique ».
Il a aussi défendu son choix d’accorder le statut d’observateur à Israël, en juillet dernier. Une déclaration juste avant que le Premier ministre palestinien n’appelle ce samedi matin l’Union africaine à retirer cette accréditation à l’État hébreu qu’il qualifie de « récompense imméritée » pour le gouvernement israélien au détriment des Palestiniens.
Ce débat, qui s’annonce houleux sur ce sujet, est à l’ordre du jour ce dimanche.
La guerre civile éthiopienne
La référence la plus explicite – et presque la seule – à la guerre civile éthiopienne qui déchire depuis plus d’un an le Tigré, est venue du secrétaire général de l’ONU. António Guterres a plaidé une fois encore pour un cessez-le-feu, la fin des restrictions d’accès humanitaire et un dialogue national inclusif en Ethiopie.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui s’est lui aussi exprimé à la tribune de l’UA, a également évoqué le conflit mais sans désigner explicitement le Tigré. Il a présenté la guerre en cours comme un conflit domestique. Mais dans le même temps, il a plusieurs fois remercié ses pairs pour leur soutien. Ce qui peut sembler paradoxal alors que son gouvernement rechigne à s’ouvrir aux initiatives de paix proposées, depuis le début du conflit, par l’Union africaine.
Une manière sans doute, pour le Premier ministre éthiopien, de souligner la victoire politique que représente d’avoir réussi à convaincre ses pairs de tenir ce sommet, physiquement et non virtuellement, à Addis-Abeba, dans un pays encore en conflit.
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