Il aura fallu cinq mois, mais c’est désormais chose faite : le président tchadien de transition Mahamat Idriss Déby et plusieurs groupes rebelles sont finalement parvenus à un accord. Le texte a été signé ce lundi matin 8 août à Doha, et doit permettre la participation des politico-militaires au dialogue national inclusif du 20 août. La communauté internationale a salué ce texte, « un moment clé pour le peuple tchadien », selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Le chef de la junte au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, a signé lundi au Qatar un accord avec une quarantaine de factions rebelles sur l’ouverture d’un dialogue national pour la paix le 20 août à N’Djamena, auquel deux des principaux mouvements rebelles ont refusé de participer.
L’accord prévoit tout d’abord un cessez-le-feu général dès sa signature. Il engage le camp des rebelles, et le Conseil militaire de transition, à ne mener aucune action militaire l’un contre l’autre. Les parties doivent aussi dérouler un programme DDR, pour « Désarmement, démobilisation et réinsertion ».
Une loi d’amnistie en faveur des rebelles condamnés est également prévue, et la sécurité des éléments des groupes armés et de leurs proches est garantie par les autorités tchadiennes. En retour, les groupes politico-militaires doivent renoncer définitivement à la lutte armée et aux actions violentes. Ils s’engagent à cesser tout recrutement de nouveaux combattants, et à déclarer leurs effectifs et leur armement. Chaque partie promet de libérer les prisonniers capturés dans les divers affrontements.
L’accord prévoit enfin du dialogue national, qui portera notamment sur la réforme de l’armée et la révision de la charte de transition, ainsi que la non-participation des membres de la transition aux prochaines élections.
La réaction des groupes politico-militaires
Les politico-militaires ont réagi après cette annonce. Mahamat Nouri, leader de l’Union des forces pour la démocratie et le développement, se félicite ainsi d’une signature qui met fin à cinq mois de pourparlers. « Cinq mois, ce n’est pas beaucoup, pour le problème tchadien qui représente 59 ans d’instabilité politique. Nous nous acheminons vers la paix, vers un accord, pour permettre aux politico-militaires de participer au dialogue national inclusif qui va se tenir bientôt à N’Djamena. »
D’autres groupes ont refusé de signer l’accord. C’est le cas du FACT, responsable de l’offensive ayant provoqué la mort de l’ex-président Idriss Déby Itno en avril 2021. « Le FACT rejette cet accord qui, en réalité, ne prend pas en compte nos revendications, explique Issa Ahamat porte-parole du FACT. Entre autres, la libération de nos prisonniers à compter de la signature de l’accord, la parité des délégués au dialogue national inclusif et souverain (DNIS). Cependant, ça ne veut pas dire que nous coupons les ponts avec la négociation. Nous restons disponibles pour négocier et pour résoudre la question tchadienne par le dialogue. »
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