Depuis le 05 septembre 2021, la République de Guinée a amorcé une nouvelle page de son histoire. La prise du pouvoir par l’armée suscite de nouveaux espoirs dans le pays . Le colonel Mamadi Doumbouya est aujourd’hui pour beaucoup de Guinéens, le messie, le sauveur. Celui-là qui viendra dicter les nouvelles règles, fixer les limites et donc sonner le glas de l’ancien système.
Pour le moment, les discours et certains actes, laissent croire que la dynamique est lancée.
Cependant, il y a lieu de se poser certaines questions tout à fait légitimes. Même si la loi le permet pourquoi réhabiliter trois institutions républicaines déjà dissoutes? Puisque la constitution qui les consacre est elle-même hors jeu? La cour des comptes, la cour suprême et la haute autorité de la communication HAC sont-elles moins coupables que les autres institutions constitutionnelles ? Le système Condé avec à la clé, le troisième mandat n’est ce pas là l’argument principal brandi par le CNRD qui a mis fin au règne du Pr. Alpha CONDÉ?
Il faut rappeler que le colonel Mamadi Doumbouya avait martelé qu’aucune pression interne et externe ne lui fera fléchir. Ce n’est pas dans tous les cas qu’on peut faire du nouveau avec de l’ancien. Nommer les mêmes personnes et s’attendre à des résultats différents, ce n’est pas évident.
Pour beaucoup, le changement, le vrai, devait commencer par ces magistrats conscients de la noblesse de leur mission, qui ont cautionné le troisième mandat et ses conséquences. Combien de Guinéens qui ont été pour la plupart, nuitamment kidnappés, jetés en prison avec la bénédiction de ces magistrats qui ont toujours inventé des motifs juridiques pour justifier la violence de l’État! Aujourd’hui, on nous parle de pressions. C’est trop facile. Que dites-vous à Bamba Roger et tant d’autres qui n’ont jamais su pourquoi, ils ont été incarcérés jusqu’à ce que mort s’en suive !
Le colonel Mamadi Doumbouya nous a pourtant promis de ne pas répéter les erreurs du passé. Il faut l’aider. L’aider, c’est pouvoir mieux connaître les Guinéens. Car, beaucoup d’entre nous, sont prêts à tout pour gagner ou garder des privilèges.
En tout cas, la rupture c’est pas dans les discours. Mais, les actes parlent mieux.
Ibrahim Kalil Diallo
JOURNALISTE